Glon Sanders et sa maison-mère, Sofiprotéol, ont apporté des précisions, mercredi à Rennes, sur la reprise d'une partie du pôle frais du groupe volailler Doux.
Glon Sanders reprend, en « joint-venture » avec Duc, l'abattoir de Boynes et le couvoir d'Amilly dans le Loiret, ainsi que le pôle de nutrition animale de Clémont (Cher). Il reprend seul l'abattoir de Blancafort (Cher), spécialisé dans la dinde.
« Malgré notre déception à la suite du rejet, au début d'août, de notre offre de reprise coordonnée, malgré les contradictions qui surgissent sans cesse, nous continuons », précise Philippe Tillous-Borde, président de Glon Sanders. Il ne peut s'empêcher de souligner que la casse sociale du plan retenu en septembre par le tribunal est plus élevée que celle évaluée dans le cadre de l'offre coordonnée.
Le groupe se dit cependant déjà à pied d'œuvre dans les sites repris. Il a prévu, en particulier dans l'abattoir de Boynes, de réaliser des mises aux normes indispensables. En association avec le groupe Duc, il entend attaquer le marché des grandes et moyennes surfaces (GMS). « Nous devons pratiquement créer le fonds de commerce qui a disparu », souligne Eric Philippe, directeur de Glon Sanders.
Les dirigeants du groupe mettent le doigt à la fois sur le désordre instauré depuis plusieurs mois par la mauvaise santé du groupe Doux et sur l'encombrement du marché de la dinde. « Nous avons été étonnés que le groupe Doux, liquidant son pôle frais, reste dans le frais en demandant et, plus encore, en obtenant du tribunal de commerce l'attribution de l'abattoir de Pleucadeuc » (Morbihan), glisse Philippe Tillous-Borde.
Glon Sanders ne regrette cependant pas la reprise de Blancafort, « même si, au départ, on n'imaginait pas que ce serait cela ». Cette reprise lui donnera une présence sur toute la filière, dans une région propice à la volaille et proche de centres de consommation. Le groupe Doux lui a concédé l'usage de la marque « Père dodu » uniquement sur le frais. Il en garde la propriété et se réserve son exploitation sur les produits élaborés.
Enfin, les éleveurs qui livraient ces deux abattoirs seront repris avec de nouveaux contrats : « Nous avons l'habitude de négocier avec nos groupements de producteurs », rappelle Éric Philippe.
Pour reconquérir le marché intérieur, mais aussi assurer la rentabilité des chaînes d'abattage, les repreneurs entendent saturer au maximum leurs outils. Ils ont donc besoin des éleveurs qui voudront continuer avec eux. Quant aux créances des éleveurs accumulées avant le dépôt de bilan, elles sont de la responsabilité des administrateurs judiciaires et du groupe Doux. Et les éleveurs restent des créanciers prioritaires dans cette procédure.
A télécharger :
Doux : quel sort pour les éleveurs du nord de la France ? Présent au Space, Joël Limouzin (FNSEA) s'est inquiété du sort des éleveurs du Nord-Pas-de-Calais qui livrent à Doux. Leur abattoir de Graincourt n'a pas trouvé de repreneur. « Depuis le début d'août déjà, le groupe Doux ne réalisait plus de mises en place. Pour les lots en cours, il a la responsabilité de la reprise. Les éleveurs, qui n'ont pas de solution de repli, s'inquiètent. Il y a un volume de volaille, des surfaces de poulailler, des éleveurs prêts à travailler. La restructuration en cours se fait par la force, pas par la volonté économique. Tous les aviculteurs doivent avoir une solution malgré ce dépeçage », souligne Joël Limouzin. |