(Article mis à jour le 13 septembre à 19 h)
Des salariés occupent, depuis mercredi en fin de matinée, l'abattoir Doux de Graincourt (Pas-de-Calais), placé lundi en liquidation judiciaire faute de repreneur, a-t-on appris auprès de la CGT.
« Plus de la moitié des 254 salariés a voté l'occupation de l'usine lors d'une assemblée générale mercredi à 11h00 », a déclaré Fabrice Anot, délégué de la CGT. « Tout a été cadenassé. Nous assurons des roulements de 10 à 15 personnes pour occuper [le site] jour et nuit », a-t-il ajouté.
Une banderole, déclarant « Usine occupée par les salariés », a été déployée sur une grille à l'entrée du site, ainsi que d'autres à l'intérieur, proclamant « On ne veut pas mourir de faim », « On veut nos salaires », « les Ch'tis en colère » ou encore, en patois, adressé au ministre de l'Agriculture, « M. Le Foll, fais ton travail pour qu'on garde le nôtre », selon la CGT.
« On demande à nos élus et au gouvernement de racheter l'usine pour un euro symbolique à notre patron, de remettre en état nos bâtiments parce que notre outil industriel est encore correct et on tournait dernièrement à 50.000 poulets par jour, et on leur demande de nous trouver un repreneur », a expliqué M. Anot.
Le dernier repreneur potentiel de l'usine Doux de Graincourt, le groupe ukrainien MHP, avait fait savoir, le 3 septembre, qu'il n'était finalement pas intéressé, actant la fermeture du site.
Une réunion du comité d'entreprise devrait se tenir lundi, et les premières lettres de licenciement devraient partir entre le 20 et le 25 septembre, selon Fabrice Anot.
Le tribunal de commerce de Quimper a validé, lundi, les offres de reprise partielle de cinq des huit sites du pôle frais du groupe volailler, en liquidation judiciaire, avec à la clé la suppression d'un millier d'emplois sur 1.700.
François Hollande a réclamé, mardi, « la vérité sur tout ce qui s'est produit depuis des années » dans le groupe, et a assuré les salariés qu'aucun d'entre eux ne « serait laissé sur le bord de la route ».
Le gouvernement va débloquer 1 million d'euros pour la « revitalisation industrielle » de l'abattoir de Graincourt, a annoncé le ministère de l'Agriculture jeudi. « Le gouvernement mobilise 1 M€ pour la revitalisation industrielle sur la zone », a indiqué un conseiller du ministère.
« Le site de Graincourt qui n'était pas éligible au Fonds national de revitalisation des territoires (FNRT) le sera finalement compte tenu de sa taille et de la situation de l'emploi dans le bassin d'Arras » qui l'abrite, a précisé le ministère. Ce fonds d'un million d'euros est débloqué sous forme de prêts sans garantie. « Il reviendra au préfet de repérer ou de susciter les projets industriels » pouvant s'implanter à Graincourt.