Les vendanges ont commencé lundi dans le Roussillon, traditionnellement la première région à récolter en France, mais avec dix à quinze jours de retard par rapport aux autres années, a-t-on appris auprès des viticulteurs.
Si la récolte est tardive à cause d'un printemps très frais et si l'année s'annonce moyenne en quantité, les professionnels s'attendent à un millésime de bonne qualité. Ce retard pourrait même, avec un peu de chance, favoriser un millésime exceptionnel pour les rouges, envisage Marc Guichet, de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales.
Comme chaque année, Pierre-Henri de La Fabrègue, propriétaire du domaine séculaire de Rombeau, s'est fait fort d'être l'un des premiers, sinon le premier, à vendanger lundi, quitte à s'attirer le soupçon du coup de publicité chez certains vignerons.
Aux environs de 8H00, les premières « colles » (équipes de vendangeurs) ont commencé à cueillir à la main les muscats petits grains, a indiqué cet héritier de générations de vignerons. Le raisin ne servira pas à produire les vins doux naturels pour lesquels ce terroir est plus connu, mais des muscats blancs secs primeurs, les premiers vins à être mis sur le marché français le troisième jeudi d'octobre.
Les viticulteurs de Rivesaltes et de ses environs sont habituellement les premiers à vendanger. Cela tient à la situation du département, le plus méridional et l'un des plus ensoleillés de France, aux petits rendements du vignoble et à la précocité du muscat petits grains, l'un des cépages du département.
Le muscat petits grains couvre seulement 5 des 100 hectares du domaine de Rombeau et plus généralement ne sert qu'à une toute petite partie de la production viticole du Roussillon.
Marc Guichet escompte que les vignerons commenceront à vendanger plus nombreux à partir de la semaine prochaine pour les blancs, et pas avant trois semaines au mieux pour les rouges.