Au début de 2011, la filière bordelaise va mettre en place une centrale d'achat des vins en vrac pour maîtriser les cours. C'est l'une des mesures les plus spectaculaires annoncées lors de l'assemblée générale du CIVB, le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux, qui s'est tenue le 20 décembre 2010.
Cette assemblée a été l’occasion de faire un point sur quelques avancées du plan « Bordeaux demain », destiné à redresser la viticulture régionale. Un catalogue de mesures a été présenté. La filière bordelaise a ainsi lancé un nouveau programme d’audit des exploitations viticoles et a renforcé le contrôle qualité chez les viticulteurs et négociants pratiquant des prix en vrac anormalement bas.
Le CIVB a redéployé ses efforts en marketing sur sept pays prioritaires et a accru son aide aux exportateurs par le financement du VIE (volontariat international en entreprise).
D’autres mesures doivent entrer en vigueur au début de 2011 : mise en place de la centrale d’achat dont les modalités concrètes n’ont pas été présentées, création d’un dispositif de portage du foncier pour faciliter la transmission des exploitations viticoles, lancement du système de management environnemental (SME) de la filière qui devrait concerner quelque 150 à 200 exploitations, lutte contre la contrefaçon, sans oublier de favoriser une consommation responsable du vin.
Il reste que certaines mesures mettent du temps à émerger. Ainsi Georges Haushalter, président du CIVB, a rappelé dans son discours que la mise en place de la régulation du marché du vrac se révélait « laborieuse ».
Ce dernier ne cache pas que, même si un groupe d’opérateurs majoritaires est déjà au travail avec la volonté ferme de parvenir à cette organisation, « il nous reste encore à convaincre, voire même à contraindre, quelques francs-tireurs qui pourraient mettre en péril l’équilibre de notre édifice ».
Le président du CIVB en appelle également à « une avancée plus rapide » des mesures censées favoriser une meilleure lisibilité de l’offre des vins de Bordeaux, qu’il s’agisse de la hiérarchisation des vins à l’intérieur de chacune des appellations ou de la mise en œuvre d’un plan complet d’organisation et de promotion de l’œnotourisme en Gironde.
Une mise en œuvre qui demande « beaucoup de concertation » avec l’Inao, le conseil général de la Gironde, le conseil régional de l’Aquitaine. « Nous souhaiterions que la coordination avec ces organismes soit plus fluide au quotidien. »
Dans l’assistance, aucune question sur le contrôle des vracs, la mise en place de la centrale d’achat du vrac ou sur le portage du foncier. Seul le projet du centre culturel du vin, présenté sous toutes ses facettes, et qui doit voir le jour en 2014, a suscité la curiosité de l’assistance.
Invité à cette assemblé générale, Dominique Schmitt, le préfet de l’Aquitaine, a clos la séance en rappelant « l’impérieuse nécessité de réussir le plan Bordeaux demain », tout en indiquant son souhait de s’impliquer personnellement dans la filière.
En début d’année, il devrait recevoir les responsables des caves coopératives, appelées à se renforcer. Enfin, il n’a pas manqué d’engager les acteurs de la filière « à ne pas mener de critiques stériles ». Pas sûr qu’il soit entendu.