Six personnes ont été arrêtées en Chine, accusées d'avoir frelaté du vin, un scandale alimentaire qui a conduit les autorités à fermer des dizaines d'entreprises vinicoles et à retirer des bouteilles des rayonnages des magasins, rapporte lundi la presse d'Etat.
Les suspects auraient mélangé des produits chimiques à leur production de vin dans le comté de Changli, une région de la province centrale du Hebei surnommée le « Bordelais chinois ».
Selon le journal Global Times, le vin en question a été coupé d'eau sucrée, de colorants et d'arômes artificiels. Les bouteilles étaient finalement mises en vente sous des étiquettes contrefaites de grandes marques.
Le quotidien a cité un expert, Huang Weidong, selon lequel les additifs mélangés au vin étaient susceptibles de provoquer des dysfonctionnements cardiaques, des migraines, tout en étant potentiellement cancérigènes.
« Nous sommes très préoccupés par ces pratiques. Par mesure de précaution, nous avons déjà commencé à retirer les bouteilles suspectes des rayonnages », a déclaré au Global Times Zhang Tao, un porte-parole à Pékin de la chaîne de grande distribution Wal-Mart.
Les autorités provinciales ont imposé la fermeture d'une trentaine d'entreprises vinicoles, selon l'agence Chine nouvelle. Plus de 5.000 cartons de bouteilles ont été saisis, sans que l'on sache la proportion déjà en vente dans les magasins.
La Chine est régulièrement confrontée à des scandales alimentaires. L'affaire la plus retentissante reste celle du lait contaminé à la mélamine qui, en 2008, avait provoqué la mort de six enfants et rendu malade 300.000 autres selon des chiffres officiels.
Vingt et une personnes avaient été jugées pour leur implication dans le trafic. Deux avaient été condamnées à mort et exécutées.
Ce scandale avait pris une tournure planétaire et entraîné à l'étranger des embargos durables sur les produits laitiers chinois.
La Chine a promis en septembre une stricte application de la peine de mort pour les coupables des plus graves infractions à la sécurité alimentaire.