La crise économique a contribué à la diminution de la consommation de viande de mouton, bœuf et porc entre 2007 et 2013. C'est ce qu'indique une étude du cabinet Bipe pour FranceAgrimer, qui pointe également les effets positifs de la crise sur la consommation de volailles, œufs et fromages.
Depuis 2001, la consommation de viande était déjà en baisse structurelle, dans la continuité des changements de mode de vie sociétaux et des crises sanitaires. Cependant, le cabinet Bipe a relevé qu'à cette baisse structurelle s'ajoutait depuis 2007 une baisse due à la crise, qui a modifié les habitudes alimentaires des ménages.
Concernant la viande de bœuf, la baisse de la consommation s'élève à 16 % entre 2007 et 2013. Elle est imputable à 5 % aux effets structurels et à 11 % à la crise économique ; c'est la viande qui a subi le plus fort effet crise. Concernant le porc, dont la consommation a diminué de 8 %, la moitié de la baisse est à attribuer à la crise. Pour le mouton, sur les 23 % de baisse de consommation constatée, seul 2 à 8 % sont à attribuer à la crise.
Œufs et volailles profitent de la crise
A l'inverse, par le phénomène de substitution, certains produits ont récolté les effets bénéfiques de la crise économique. Les œufs et la volaille, dont la consommation était en baisse jusqu'en 2007, ont depuis vu leur consommation augmenter de respectivement 14 % et 3 %. Paradoxalement, la volaille a vu sa place « sanctuarisée » dans le panier des ménages alors que son prix augmentait dans le même temps.
Du côté des produits laitiers, le lait a été touché par la baisse de la consommation, à hauteur de 5 % par les effets de la crise économique et de 5 % par les effets structurels. La consommation de yaourts a, elle, stagné. Ce produit, en adéquation avec les nouvelles habitudes alimentaires, a vu les effets structurels booster sa consommation (+17 %), alors que dans le même temps les effets négatifs de la crise ont annulé cette progression (-17 %). Les gagnants des produits laitiers sont les fromages, dont la consommation, déjà en hausse, a accéléré de 11 % entre 2007 et 2013.
Pas de substitution par des protéines végétales
Le cabinet Bipe relève que les substitutions de produits ne sont pas les mêmes en fonction des niveaux de vie des ménages. Ainsi, les ménages avec les plus bas revenus ont remplacé les viandes par les œufs et ont moins délaissé le lait que le reste des Français. De la même manière, les familles monoparentales ont été plus nombreuses à diminuer leur consommation de viande de porc, bœuf et mouton suite à la crise.
L'étude révèle également que les protéines animales se sont substituées entre elles mais n'ont pas été remplacées par des protéines végétales. A noter, toutefois, que la consommation de céréales a, elle, profité de la crise et vu une augmentation entre 2007 et 2013.