Pour la première fois depuis 2011, la production d'agneaux a augmenté en France au cours des sept premiers mois de l'année, indique une note de conjoncture publiée par FranceAgriMer. La hausse est de 0,6 % par rapport à la même période de 2014. Cette hausse intervient alors que le cheptel reproducteur est lui-même en baisse au début de l'année, ce qui laisse supposer qu'une productivité numérique en hausse pourrait être responsable.
Cette hausse de production ne reflète pas l'évolution des abattages d'agneaux qui reculent de 3 % de janvier à juillet 2015, par rapport à la même période de 2014. Cela s'explique surtout par un recul des importations françaises d'ovins vivants (-24 %). Notamment en provenance d'Espagne car le pays a fortement décapitalisé ces dernières années. Parallèlement à la baisse des importations françaises d'ovins vivants, les exportations françaises ont progressé de 5 % en cumul depuis le début de l'année du fait d'une hausse des exportations d'agneaux de lait en début d'année vers l'Espagne et l'Italie.
Le prix moyen (du 1er janvier au 13 septembre) est de 6,30 euros/kg de carcasse, soit au même niveau qu'au cours de la même période de 2014. Depuis début septembre, les cours sont repassés au-dessus des niveaux de 2014 en raison d'une bonne demande liée à l'Aïd-El-Kébir.
Les importations françaises de viande ovine ont reculé de 7 % sur les 7 premiers mois de l'année. Celles en provenance d'Australie régressent de 42 %, mais elles avaient été particulièrement dynamiques en 2014. Celles en provenance de Nouvelle-Zélande ont baissé de 2 % en cumul de janvier à juillet 2015 alors que la production baisse dans le pays. Au second semestre, la baisse de la production est estimée à 4 %.
Le point noir de la filière reste la consommation qui s'effondre encore. Sur les huit premières périodes de l'année se terminant le 9 août 2015, les achats des ménages en viande ovine ont régressé de 9,2 % en volume par rapport à 2014.
Au Royaume-Uni, les abattages aussi ont progressé. La hausse est de 2,4 % au cours des sept premiers mois par rapport à 2014. Le pays doit faire face à une baisse de la demande chinoise liée à l'augmentation de la disponibilité du pays et au ralentissement de la croissance économique. La dépréciation de l'euro par rapport à la livre sterling rend les marchandises moins compétitives sur le marché de la zone euro. De janvier à juillet, les exportations de viande ovine du Royaume-Uni ont régressé de 23 % par rapport à 2014. Du coup, en septembre 2014, le cours de l'agneau britannique a chuté de 20 % en livres par rapport à la même période de l'année dernière. En cumul depuis le début de l'année, le cours britannique est de 5,44 euros/kg de carcasse, un niveau comparable à celui de l'année dernière.