Si le groupe américain Tyson Foods « veut réellement des viandes issues d'animaux élevés dans des conditions saines et en plein respect du bien-être animal, les éleveurs européens sont prêts à le fournir ! », ironise la Fédération nationale bovine (FNB) dans un communiqué du 29 août 2013.
« Le groupe agroalimentaire américain Tyson Foods a décidé, au titre du bien-être animal, de cesser d'acheter et d'abattre des bovins engraissés avec l'activateur de croissance Zilmax. [...] Cette décision a été prise après le constat que des bovins traités au Zilmax présentaient des troubles locomoteurs. Zilmax est un additif alimentaire qui contient du zilpaterol, molécule appartenant à la famille des beta agonist permettant d'augmenter la prise de poids, d'améliorer l'efficacité alimentaire et de réduire le pourcentage de gras des carcasses. »
« Malheureusement, cette décision ne modifiera pas la réalité des conditions d'engraissement des animaux, compte tenu de l'impressionnante pharmacopée mise à disposition des engraisseurs : hormones et stéroïdes continueront de gonfler artificiellement les bovins américains. »
« Coup marketing pour conquérir de nouveaux marchés (notamment russe et chinois) ou pas, cette affaire confirme les conditions d'élevage désastreuses des bovins aux Etats-Unis, auxquels on fait ingurgiter des molécules relevant plutôt de la médecine que de la zootechnie, pratiques totalement inacceptables pour les consommateurs européens. Elle confirme également l'hypothétique traçabilité d'utilisation de ces substances commercialisées sous forme d'additifs alimentaires. Elle confirme enfin l'abyssale différence des modèles de production américain et européen incompatibles avec le développement de relations commerciales équilibrées tout particulièrement dans le secteur de la viande. »
« L'Europe doit donc se montrer intransigeante dans le cadre des négociations des accords bilatéraux avec le Canada et les USA. Toute faiblesse, toute concession sur les conditions d'élevage dont ferait preuve l'Union européenne serait trahir ses consommateurs, ses citoyens et ses producteurs de viande et reviendrait à ériger le modèle des feedlots américains comme modèle de production universel. »
« L'Europe a fait le choix d'une agriculture diversifiée offrant aux consommateurs un niveau élevé de sécurité des produits, respectant le bien-être des animaux et les milieux naturels. Elle ne doit donc pas tourner le dos à ses choix dans les négociations commerciales bilatérales mais, bien au contraire, pleinement les assumer et les défendre. »
« Quant au groupe Tyson Foods, s'il veut réellement des viandes issues d'animaux élevés dans des conditions saines et en plein respect du bien-être animal, les éleveurs européens sont prêts à le fournir ! », conclut le communiqué.