A la sortie de la table-ronde, la Coordination rurale n'a pas caché sa déception. « Si certaines de nos propositions semblent enfin avoir trouvé un écho favorable, aucun des problèmes structurels n'a pu être abordé, regrette-t-elle dans un communiqué du 18 juin 2015. Elle estime que l'augmentation annoncée de 5 centimes par kilo « ne constitue qu'un engagement informel et ne repose par conséquent que sur la bonne volonté de l'aval ». Elle souhaite que la filière se penche davantage sur la reconquête du marché intérieur.
Du côté du syndicalisme majoritaire, le mouvement n'est que suspendu. Dès sa sortie de la table-ronde, Jean-Pierre Fleury, le président de la Fédération nationale bovine (FNB), a assuré que le syndicat resterait vigilant. « Le verre n'est qu'à moitié plein, déclarait-il. Les engagements sont pris, maintenant nous voulons voir des actes. »
Dans un communiqué de presse, la FDSEA et les JA de l'Aveyron, qui bloquaient depuis quatre jours l'abattoir de Castres, assurent que « les opérateurs de la filière, industriels et grande distribution, sont sous surveillance. Tant que nous n'aurons pas dans nos fermes des signes d'amélioration significative, de nouvelles actions syndicales, plus dures, seront envisagées. Les éleveurs sont déterminés. »
Les Jeunes Agriculteurs, réunis en congrès au Mans le jeudi 18 juin, ont martelé que les militants resteront « mobilisés jusqu'à obtenir des cours décents ». Le ministre donne rendez-vous à la filière en juillet afin de faire le point sur l'application des accords.
« Sans politique publique forte d'intervention sur les prix, il n'y a pas de solution durable », écrit le Modef dans un communiqué publié quelques heures avant la table-ronde du 17 juin. « C'est pourquoi le Modef appelle le gouvernement, s'il veut sauvegarder l'élevage en France, à imposer un prix minimal garanti au premier acheteur couvrant les coûts de production et la rémunération du travail paysan. »
L'aval assure qu'il agira
La Fédération française des commerçants aux bestiaux (FFCB) assure, dans un communiqué de presse publié après la table-ronde, qu'elle « ne peut que s'associer aux décisions et engagements pris [...] pour une revalorisation des prix. » Elle lance un appel à tous ses adhérents à anticiper ces hausses, en les appliquant dès le vendredi 19 juin. « La fédération invite les entreprises de négoce d'animaux vivants à se concerter avec leurs "clients-abatteurs" pour finaliser cette politique où "le cœur de la filière" devra être particulièrement attentif au respect de ses engagement par les acteurs de la distribution. »