Les entreprises bretonnes de la nutrition animale (Nutrinoë) demandent « aux organismes de financement, en concertation avec l'Etat, d'aider l'ensemble de la filière pour éviter des drames sociaux ». Autrement dit, elles appellent les banques à jouer leur rôle, plutôt que de laisser les dettes fournisseurs des éleveurs augmenter.
« 10.000 tonnes d'aliments par jour sont livrées dans les élevages de porcs en Bretagne sans possibilité pour tous les éleveurs de payer ces livraisons, détaille Nutrinoë dans un communiqué du 17 juin. Les entreprises de nutrition animale doivent désormais assumer seules le soutien d'élevages financièrement fragiles. L'arrêt de financement par les banques conduit de nombreux éleveurs à ne plus pouvoir payer leur camion d'aliments, soit une somme de 6.000 à 7.000 € par livraison. »
Les fabricants d'aliments estiment aujourd'hui soutenir les trésoreries des éleveurs de porcs à hauteur de 130 millions d'euros. « C'est 40 millions d'euros de plus qu'en 2014, portant le délai de paiement moyen de l'aliment à près de 55 jours. La pérennité de ces élevages ne tient qu'à la volonté des entreprises de nutrition animale de continuer les livraisons tout en sachant ne pas être payées avant des semaines voire des mois... »
Nutrinoë formule 6 propositions :
- des réponses rapides des organismes de financement ;
- une augmentation rapide des ouvertures de crédit accordées par les banques aux éleveurs, en cohérence avec l'augmentation du prix des matières premières depuis 2007 ;
- la participation d'un représentant de l'Etat au tour de table des cofinanceurs des élevages en difficulté pour faciliter l'émergence d'une réponse rapide et collective ;
- le rééchelonnement des dettes bancaires des éleveurs sans frais ;
- la fin des frais bancaires surévalués pratiqués parfois par les banques aux éleveurs en difficulté ;
- la mise en place par l'Etat d'aides financières et sociales d'urgence pour accompagner les élevages en très grandes difficultés.