Les différences qui séparent les groupements de producteurs et les représentants syndicaux des éleveurs au sujet de la contractualisation et du regroupement de l’offre étaient clairement perceptibles mercredi matin à Nantes, lors de l’assemblée générale des Unions régionales des groupements de producteurs bovins du grand Ouest (Urgo).
« Les contrats ne peuvent pas se décréter, a lancé Philippe Dagorne, le président de l’Urgo. A quoi bon avoir un contrat entre l’éleveur et l’abatteur si on ne répond pas au besoin exprimé par un client. Nous sommes favorables au développement des contrats, mais cela ne sera durable que si le client final est impliqué. »
Divers exemples ont été cités, notamment celui d’AQV (Atlantique qualité viande) mis en place en 1996, et qui fonctionne toujours avec Carrefour. Plusieurs organisations de producteurs et abatteurs sont impliqués.
« Nous avons laissé nos querelles de terrain de côté pour ce contrat. AQV est une structure légère, et je pense qu’on ne l’utilise pas assez pour aller sur de nouveaux marchés », assure Jacky François, en précisant tout de même, qu’il ne voit l’intérêt d’AQV que dans des démarches de filières, pas pour le tout-venant.
Les syndicalistes veulent, eux, au travers de contrats tripartites entre l’éleveur, son organisation de producteurs et l’abatteur, défendre le revenu des producteurs en garantissant leur marge. Et ils estiment que si 30 % de la production de jeunes bovins, par exemple, étaient contractualisés de cette manière, cela tirerait tout le marché du jeune bovin vers le haut.