Dans une étude de 250 pages sur les coopératives agricoles qui ausculte leurs « stratégies pour relever les nouveaux défis » diffusée le 15 juin 2010, le cabinet Xerfi affirme que « le secteur bénéficie à moyen terme d’un potentiel de croissance hors normes, en France certes, mais plus encore à l’international », malgré les difficultés dues à la crise économique rencontrées par l’ensemble des groupes coopératifs.
Les perspectives de croissance iront « en s’améliorant à l’horizon de 2012, compte tenu de la reprise économique globale qui se fera ressentir à partir de la fin de 2010 », insiste Xerfi, les marchés les plus dynamiques restant « incontestablement les segments à plus forte valeur ajoutée ».
L'étude évoque ainsi les produits transformés, avec les marchés alimentaires de détail en haut de gamme et l'épicerie fine, qui permettent le plus de se rapprocher du consommateur. Ces marchés porteurs, qui représentent un axe de diversification intéressant pour les groupes positionnés sur les « produits du terroir », pousseront les groupes de la coopération agricole à « investir massivement dans les activités de transformation alimentaire », avance Xerfi.
Par conséquent, la mutation de la coopération agricole (restructurations et modernisation) « déjà bien engagée », comme le montre les opérations de fusions ou rachats enregistrées ces derniers mois, rappelle le cabinet, va « s’accélérer à très court terme sous l’effet d’une concurrence accrue, en France comme à l’international, et de contraintes réglementaires renforcées ».
La logique économique et structurelle des marchés appelle à moins de « dispersion dans la coopération agricole » souligne cette étude. D'ailleurs, les groupes « réorientent dans l’ensemble leurs stratégies vers un nombre limité de segments afin de disposer d’un poids significatif vis-à-vis de leurs principaux débouchés », notamment la grande distribution, précise-t-elle.
Les coopératives se tourneront aussi comme à leur habitude vers l'amont, avec en première ligne des efforts de valorisation dans la recherche et le développement sur les activités liées aux semences et la nécessité de resserrer les liens avec une base d’adhérents-exploitants.
Enfin, les groupes coopératifs devront « jouer la carte » de l'internationalisation et du développement durable, avec des investissements « de plus en plus concrets » notamment dans la production de biocarburants de deuxième génération, prévient l'étude de Xerfi.