La Fédération nationale bovine (FNB) a déclaré ce midi lors d'une conférence de presse qu'une de ses priorités pour améliorer les prix à la production en viande bovine spécialisée est la conquête de marchés à l'exportation vers les pays tiers. C'est aussi pour l'organisation syndicale un moyen de faire pression sur la grande distribution et d'obtenir une augmentation des prix à la consommation, et par ricochet, à la production.
« La France occupe une position de force dans la production européenne de viande bovine, assure Pierre Chevalier, le président de la FNB. Elle doit avoir une position incisive et pour cela se positionner sur les marchés des pays tiers. L'Irlande et l'Allemagne le font. En France, nos entreprises sont sclérosées et frigides. Ce sont des gagne-petit. »
Pour forcer la main aux entreprises, la FNB veut créer un GIE d'exportation. L'idée est de centraliser l'offre des abatteurs français pour réduire les charges, et peser davantage face à la concurrence étrangère. « Il s'agit aussi d'éviter que les opérateurs français se fassent concurrence, et tirent les prix à la baisse pour se placer sur ces marchés comme ils commencent à le faire », insiste Jean-Pierre Fleury, le secrétaire général de la FNB.
Pour le syndicat, il est clair que les producteurs ne s'en sortiront pas avec le seul marché communautaire. Il demandera lors de son assemblée générale les 2 et 3 février à Autun (Saône-et-Loire) d'imposer son idée de GIE à l'interprofession. « C'est un problème d'émulation », reprend Pierre Chevalier, considérant que, une fois la pompe amorcée, toutes les entreprises « vont nous courir après. C'est une histoire d'oseille ou plutôt, par les temps actuels, de blé. »