Dans un communiqué de presse daté du 5 mars 2015, l'interprofession du bétail et de la viande (Interbev) réagit aux déclarations de la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, sur le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte. L'interprofession regrette le « changement radical de position de la ministre Ségolène Royal, concernant la question de l'exclusion du méthane entérique de la future stratégie nationale bas-carbone », et lui adresse à ce sujet une lettre ouverte diffusée à la presse.
Dans la foulée, la Fédération nationale bovine (FNB) fait part dans un communiqué de sa surprise face au revirement de la ministre de l'Ecologie. Cette dernière avait approuvé l'adoption de cette mesure « de bon sens », selon ses termes repris au Journal officiel, au Sénat, le 28 février dernier. Avant de retourner sa veste, dans un communiqué de presse daté du 3 mars. « Il ne doit pas y avoir dans la communication aux éleveurs "un avant- et un après-Salon de l'Agriculture", lâche le syndicat. La parole d'un ministre ne peut varier à 180 degrés en quelques jours, sur un sujet qui avait fait l'objet d'échanges approfondis et dont les conséquences avaient été largement analysées, dans leur juste dimension. »
Ségolène Royal souhaiterait « revenir à la rédaction initiale du projet de loi, [...] notamment sur la prise en compte de tous les gaz à effet de serre, y compris le méthane entérique, dans la stratégie bas-carbone », explique Interbev. Cette dernière n'a pas manqué de rappeler à la ministre sa volonté, face aux sénateurs, « de ne pas stigmatiser les éleveurs et de se concentrer sur des objectifs plus urgents faisant l'objet de véritables leviers d'action, tels que le développement de la méthanisation. »
Ne pas pénaliser les prairies
Interbev et la FNB soulignent les efforts des éleveurs de ruminants pour réduire d'autres émissions issues de leur activité. « Ils obtiennent des résultats probants puisque, depuis vingt ans, les émissions de l'élevage bovin ont diminué de 14 %, selon l'Institut de l'élevage », précise Interbev. L'interprofession martèle aussi que les mesures de réduction des émissions de méthane entérique seraient contre-productives sur le plan environnemental. « Le seul moyen d'atténuer ces émissions serait de réduire de façon draconienne les cheptels... ou de supprimer l'herbe de l'alimentation des ruminants, ce qui conduirait automatiquement à une réduction majeure des surfaces en prairies, déplore l'interprofession. Ce sont en effet les exploitations d'élevage considérées comme les plus "vertueuses", parce que les plus herbagères, qui seraient le plus fortement pénalisées par une telle politique. » La FNB renchérit, et rappelle que les prairies « s'avèrent hautement bénéfiques pour l'environnement avec le stockage du carbone, qui compense jusqu'à 75 % de ces émissions de méthane, les effets favorables à la biodiversité sur les 13 millions d'hectares qu'elles occupent, et leur rôle clé dans le maintien d'une grande qualité des eaux et des paysages. »
Les émissions naturelles de méthane entérique par les ruminants souffrent d'une « approche trop souvent caricaturale et comptable de leur secteur sur le plan écologique, qui revient à apprécier son impact environnemental à travers le seul prisme de ses émissions de gaz à effet de serre », constate l'interprofession.
C'était écrit...
jeudi 05 mars 2015 - 18h16
La "lutte contre le changement climatique" est une lutte contre des moulins à vent. Le climat a toujours évolué, avec ou sans les hommes. Croire que les gaz à effet de serre ont une influence significative sur le climat relève désormais de l'idéologie et de la religion. Évidement, cette histoire de méthane des ruminants allait ressortir, les producteurs sont naïfs: c'est trop facile pour des politiques de se "refaire" sur le dos des producteurs, d'autant plus que le "sommet" sur le climat aura lieu en France en décembre. Pour rire, il faut savoir que peu de pays souhaitaient organiser ce sommet, étant donné les piètres résultats escomptés -et c'est tant mieux-