La forte progression des prix de l'alimentation en Chine met en évidence les défis d'approvisionnement auxquels le pays est confronté, alors que le recul des terres cultivables menace la production agricole, a déclaré, jeudi, Olivier De Schutter, le rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'alimentation, lors d'une visite dans ce pays.
Selon des chiffres officiels, l'envol des prix des denrées alimentaires a entraîné une poussée de l'inflation de 5,1 % en novembre, soit la hausse la plus rapide observée en un peu plus de deux ans, alors que l'objectif annuel fixé par Pékin était de 3 %.
Depuis 1997, la Chine a perdu 8,2 millions d'hectares de terres cultivables, que ce soit à cause de l'urbanisation, de l'industrialisation, des programmes de reboisement ou des ravages causés par les catastrophes naturelles, a expliqué Olivier De Schutter.
Aujourd'hui, 37 % du territoire de la Chine sont touchés par l'appauvrissement des terres et la superficie de terres disponibles par habitant atteint seulement 40 % de la moyenne mondiale, précise le rapport.
Le réchauffement climatique entraînera une chute de la productivité agricole de 10 % d'ici à 2030 si rien n'est fait pour limiter ses impacts sur l'environnement, a estimé Olivier De Schutter, citant une étude réalisée par des chercheurs chinois.
« Une transition vers une agriculture faible en émissions de gaz à effet de serre est une solution dans ce contexte », a-t-il ajouté.
Le rapporteurs spécial des Nations unies a également mis en garde la Chine au sujet de l'aggravation du fossé qui sépare les revenus des citadins de ceux des Chinois vivant dans les zones rurales.
« Chaque foyer devra être protégé des incertitudes sur leur capacité à se nourrir par eux-mêmes », a plaidé Olivier De Schutter.