La Nouvelle-Zélande a bloqué, mercredi, un projet controversé de rachat de grandes exploitations laitières, aujourd'hui en faillite, par un groupe coté à Hong Kong, territoire appartenant à la Chine.
Ce projet avait suscité une levée de boucliers en Nouvelle-Zélande, une partie de l'opinion publique s'inquiétant du rachat par des entreprises étrangères, et notamment chinoises, de terres agricoles et autres ressources néo-zélandaises.
Le gouvernement a indiqué, mercredi, avoir accepté la recommandation du Bureau des investissements étrangers (OIO) de refuser l'offre de Natural Dairy Holdings pour le rachat du groupe néo-zélandais Crafar Farms, pour 200 millions de dollars néo-zélandais (113 millions d'euros).
Selon la responsable de l'OIO, Annelies McClure, une des personnes impliquées dans cette offre, pourrait elle-même être en faillite. « Les ministres n'étaient pas certains que tous les individus propriétaires de Natural Dairy étaient dignes de confiance », a déclaré Annelies McClure, dans un communiqué.
La Nouvelle-Zélande est le numéro un mondial des exportateurs de produits laitiers et suscite l'intérêt de nombreux groupes étrangers. Ce secteur devrait en effet bénéficier de la hausse de la consommation en Asie.
Natural Dairy prévoyait d'acheter Crafar Farms et une usine attenante pour produire du lait de longue conservation, destinés à la vente en Chine.
Une campagne d'opposition à ce programme, intitulée « Sauvons nos fermes », avait été lancée, soutenue par des grands noms du monde des affaires.
A la fin de septembre, le gouverneur de la Banque centrale, Alan Bollard, avait lui-même émis quelques réserves.
Le Premier ministre, John Key, avait déclaré ne pas souhaiter que les Néo-zélandais deviennent « des locataires dans leur propre pays ». Son gouvernement de centre-droit compte de nombreux électeurs dans les régions agricoles du pays.