Les pluies des dernières semaines ont mis un peu de baume au cœur des éleveurs. Mais elles sont bien loin de résoudre le manque de fourrage. Au mieux, elles permettront d'en économiser un peu cet été.
Toutefois, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne.
« Dans le nord de la Vendée, il est tombé en peu de temps jusqu'à 80 mm, souligne Pascal Bisson, de la chambre d'agriculture. Cela n'a pas eu le même effet qu'une pluie fine, mais la production repart tout de même. Alors que dans le Sud, il a plu entre 5 et 10 mm et les prairies restent sèches. »
Dans la Mayenne, les précipitations du week-end dernier varient entre 15 et 40 mm. « C'est insuffisant pour relancer la pousse, estime Stéphanie Guibert, de la chambre d'agriculture. Si le temps humide se maintient, on peut espérer une reprise, en particulier dans les sols profonds. »
Sur le département, il manque environ 1,5 t de matière sèche par hectare, soit 30 % des rendements. Sans repousse, il manquerait 2,5 t/ha de MS.
Dans la Saône-et-Loire aussi, les précipitations sont irrégulières. « Il n'y aura pas d'effet avant le 15-20 juin, précise Eric Braconnier, de la chambre d'agriculture. Nous attendons des repousses de qualité derrière les enrubannages, les ensilages et les fauches de foin de la fin de mai. Mais il faudra d'avantage de temps aux surfaces pâturées pour redémarrer, car elles ont souvent été surpâturées. »
L'important est de ne pas mettre les animaux trop tôt dans les parcelles. « Il faut laisser l'herbe prendre un peu d'avance, sinon le risque est de faire manger la première feuille, poursuit-il. Or, c'est elle qui fait les suivantes. »
Dans certains secteurs du Limousin, les orages ont favorisé les repousses.