Au Royaume-Uni, la transformation et la distribution ont signé une charte de bonne conduite le 23 juillet 2012, les obligeant à respecter un préavis « raisonnable » avant toute modification du prix du lait payé au producteur, selon AgraPresse. Lorsqu'une dévaluation de ce prix aura lieu, les éleveurs auront la possibilité de rompre leur contrat pour trouver de meilleurs débouchés.
Cette charte, négociée entre le ministre de l'Agriculture, le syndicat des industriels Dairy UK et le syndicat agricole National Farmers Union (NFU), a été signée après des manifestations et des blocages d'usines de la part des éleveurs laitiers de la NFU et de l'association Farmers for Action (FFA), au cours des dernières semaines.
Peter Kendall, président de la NFU, estime que ce projet « donne de l'espoir pour le long terme mais ne résout pas la crise actuelle ». Le syndicat entend « faire annuler les baisses des prix d'achat du lait imposés en début d'année et à faire repousser celles décidées pour le 1er août ». Si la charte de bonne conduite n'est pas respectée par la filière, le gouvernement s'est par ailleurs engagé à inscrire les principes qu'elle apporte dans la législation britannique.
Le 24 juillet 2012, le syndicat laitier européen European Milk Board (EMB) a publié un communiqué en « soutien total à la contestation des collègues ». Les laiteries britanniques « envisagent une diminution du prix du lait pouvant aller jusqu'à 2,5 centimes par litre », rappelle l'EMB. « Les éleveurs craignent que cette baisse ne remette en question la viabilité des exploitations de nombreux collègues et n'obligent ces derniers à vendre leur ferme. Ces réductions ne profitent qu'aux transformateurs et aux distributeurs qui verront leurs marges encore grossir. Par contre, les consommateurs continueront de payer leur lait au prix fort dans les supermarchés. »
Pour le président de l'EMB, Romuald Schaber, « tous les moyens doivent être mobilisés afin d'attirer l'attention sur la crise laitière actuelle, la surproduction catastrophique et la chute du prix du lait dans l'UE. [...] Des propositions de mesures concrètes de redressement de la situation sont sur la table et s'articulent, notamment, autour de la réduction volontaire de la production et d'une agence de surveillance européenne du marché laitier. La balle est dans le camp des décideurs politiques. »