La première puissance agricole s'apprête à renforcer le contrôle des marchés à terme via la loi Dodd-Frank, signée en juillet, a signalé mercredi Xavier Rousselin, chef de l'unité des grandes cultures de FranceAgriMer, à l'issue du conseil spécialisé des céréales.
La finance n'aurait pas d'impact sur les prix des marchés agricoles ? Ces derniers jours nous ont au moins appris que si elle ne crée pas forcément les tendances, elle génère de l'instabilité. Difficile en effet de ne pas faire le lien entre la brutale baisse de 40 €/t des prix du blé en quelques jours, et les ventes liquidatives des acteurs financiers, qui préfèrent parier sur la hausse du pétrole et de l'or, sur fond de crise libyenne.
« Aux Etats-Unis, les prises de positions des fonds ont baissé de 59 % pour le blé SRW (Soft Red Winter), de 21 % pour le soja, tandis qu'elles ont cru de 50 % pour le pétrole, entre le 8 février et le 1er mars », a précisé Xavier Rousselin.
Dans ce contexte, les Etats-Unis semblent prendre le bon virage, avec la loi Dodd-Frank, signée en juillet 2010 par Barack Obama. Celle-ci vise à réglementer les marchés financiers, avec un volet réservé aux matières premières agricoles.
La loi Dodd-Frank prévoit notamment de faire la lumière sur les transactions de gré à gré, ces contrats financiers qui échappent au circuit officiel des marchés à terme. Une chambre de compensation spécifique sera chargée de contrôler et de prélever un capital de garantie sur ces transactions. Xavier Rousselin note que « les opérations de gré à gré représentent la majeure partie des transactions ».
Une des autres mesures phares annoncée est l'interdiction aux investisseurs américains, d'intervenir sur les marchés à terme étrangers, dès lors qu'ils ne se sont pas dotés d'outils de régulation semblables à ceux existants aux Etats-Unis.
Une décision qui devrait bousculer les marchés à terme européens (Euronext) qui ont accumulé du retard sur le sujet. Pour l'heure, la « Dodd-Frank » n'est qu'une loi-cadre, et il est encore difficile de connaître les délais et les modalités d'application. Il reste que les Etats-Unis semblent prendre une nouvelle longueur d'avance et risquent d'imposer leurs règles dans ce dossier délicat de la régulation.
Hausse des cultures dérobées aux Etats-Unis en 2011 Aux Etats-Unis, le département à l'Agriculture (USDA) prévoit une hausse de 5 millions d'hectares (Mha) pour les cultures majoritaires (maïs, soja, blé, coton) en 2011. Ces surfaces sont gagnées sur des cultures plus spécialisées telles que l'orge, le seigle, le sorgho, le riz ou le blé dur. Mais cette impressionnante hausse des emblavements s'explique également par la mise en place de la double culture (culture en dérobée) du soja après le blé d'hiver de type SRW (Soft Red Winter). Cela rend les estimations de production actuelles assez précaires. En effet, « même si la double culture est une pratique habituelle, elle ne se fait dans de bonnes conditions que si les récoltes de blé sont assez précoces. Autrement, les surfaces allouées au soja en 2011 pourraient être revues à la baisse, et on verrait l'Amérique latine prendre le relais des exportations américaines », commente Xavier Rousselin. D'après l'USDA, c'est en maïs que le bilan serait le plus tendu en 2011-2012, avec un ratio de stock de seulement 6 % par rapport à la consommation. L'USDA anticipe une quasi-stagnation des utilisations du débouché de l'éthanol pour la campagne prochaine, avec une hausse de seulement 1 million de tonnes (Mt) contre une progression de 10 Mt lors de la campagne précédente. |
Vidéos :
- Blé tendre : exportations françaises vers les pays tiers revues en hausse à 12,6 Mt (FranceAgriMer)
- Grandes cultures aux Etats-Unis : les objectifs de l'USDA pour les surfaces en 2011 paraissent élevés (FranceAgriMer)
- Matières premières : marchés financiers davantage encadrés aux Etats-Unis (FranceAgriMer)
LES AMERICAINS NE SONT PAS DES REVEURS
mercredi 09 mars 2011 - 20h51
On sait depuis la dernière guerre l'habilité des américains. Seriez vous naïf au point de croire que les ricains sont soucieux des Européens ??? Ils ont toujours vu leurs propres intérêts...plan Marshall, carburants fournis aux guerriers de 40-45 etc... De plus ils nous ont envoyé tous les parasites... encore la derniére avec Diabrotica alors laissez l'oncle Sam tranquille, organisons nos besoins et nos marchés au sein de l Europe çà réduira la pollution et du bien pour la pollution... Achetons et consommons made in Europe...