Les drêches, pulpes et tourteaux issus des fabrications nationales de biocarburants « prennent de plus en plus de place dans les formulations » des aliments du bétail, selon une étude publiée jeudi par le service de la statistique et de la prospective (SSP) du ministère de l'Agriculture.
Celle-ci se penche sur l'évolution jusqu'en 2009 des matières premières utilisées par les industriels de la nutrition animale.
« Avec l'entrée en fonction, à partir de 2006, de sites de production de biocarburants issus des appels d'offres gouvernementaux, des tonnages importants de coproduits issus des filières du Diester et de l'éthanol sont arrivés sur le marché », souligne l'étude.
En 2009, les quantités de tourteaux utilisées par les industriels des aliments composés ont atteint « un niveau jamais observé », avec près de 6,2 millions de tonnes (Mt). Le volume a progressé de 13 % en trois ans, pour représenter 29 % du total des matières premières (près de 21 Mt), contre moins de 26 % en 2006.
« Le tourteau de colza remplace de plus en plus celui de soja dans l'alimentation en tourteaux des bovins et des porcs. À raison de 1,5 kg de tourteaux de colza pour 1 kg de tourteaux de soja, les quantités utilisées ont fait un bond de près de 30 % en trois ans », observe le SSP.
Le volume incorporé a atteint 1,9 Mt en 2009, soit 9,1 % du total (moins de 1,5 Mt, soit 6,9 % en 2006).
L'utilisation du tourteau de tournesol a également augmenté, avec plus de 900.000 tonnes, soit 4,3 % des matières premières (659.000 t, soit 3,1 % en 2006).
Le tourteau de soja reste la première source de protéines. Les tonnages incorporés en 2009 se sont élevés à 3,1 Mt, soit 14,8 % des matières premières (un peu plus de 3 Mt, soit 14,2 % en 2006).
« Ce recours croissant aux tourteaux de colza et de tournesol s'accompagne d'un net recul d'autres sources protéiques » comme le pois, dont la production nationale a été divisée par deux entre 2006 et 2009, précise l'étude. « Cette baisse des oléoprotéagineux ne devrait cependant pas perdurer au vu de l'augmentation de la surface cultivée » en pois.
La part des produits azotés divers, en particulier lysine et méthionine, qui n'avait cessé de croître jusque-là, baisse elle aussi de 15 % en 2009.
A plus de 2,3 Mt (11 %) les coproduits de la transformation des céréales sont restés pratiquement stables entre 2006 et 2009. Les produits traditionnels comme les sons et issues de céréales en provenance de la meunerie ont reculé, tandis que ceux issus de l'éthanolerie, et également de l'amidonnerie ont progressé.
En 2009, 10,3 Mt de céréales ont été utilisées par l'industrie des aliments composés, soit 49 % du total des matières premières et 350.000 tonnes de moins qu'en 2006 (10,6 Mt, 50 % du total).
Le blé (4,9 Mt, 23,4 % du total) a vu son utilisation chuter de 1,1 Mt par rapport à 2003. « L'importance des récoltes de 2008 et 2009 conjuguée à la baisse du cours a favorisé les fabrications à la ferme. D'après les bilans d'approvisionnement, un montant record de 4,7 millions de tonnes de blé a ainsi été consommé à la ferme au cours de la campagne 2008-2009 pour l'alimentation animale », explique le SSP.
Entre 2006 et 2009, l'incorporation de maïs dans les aliments composés a par contre progressé, de 2,4 Mt (11,5 %) à 3 Mt (14,4 %).
A télécharger :
- Matières premières utilisées pour la fabrication d'aliments composés : résultats comparés des années 2009, 2006, 2003, 2000, 1997 et 1979 (Source : Agreste Primeur n° 258, mars 2011)