Sécheresse au printemps, pluies en juillet ... les aléas climatiques ont durement touché la production de prunes d'ente. La récolte de 2011 ne devrait atteindre que 25.000 tonnes de fruits parvenus à maturité et de calibre marchand, alors que la filière en espérait entre 45.000 et 50.000.
« Heureusement, les entreprises possèdent 30.000 tonnes de stocks de report de 2010, ce qui leur permettra d'approvisionner sans problème leurs clients », note Gérard Delcoustal, président du Comité économique du pruneau.
Il reste à se mettre d'accord sur les prix. Comme chaque année, le prix de la récolte a fait l'objet d'une négociation entre l'AOPa (Association d'organisations de producteurs associative, regroupant UPI, SYNPPA, SYPRUSI, Sud-Ouest Bio) et les entreprises transformatrices.
Calé sur une prévision à 45.000 tonnes, l'accord a été conclu au même niveau qu'en 2010, soit à 1,36 €/kg pour le calibre 66, plus petit calibre accepté pour l'IGP.
« Ce prix est rédhibitoire et ne donne pas envie aux producteurs de récolter, tempête Serge Bousquet Cassagne, trésorier de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne. Nous demandons que le prix d'achat des 25.000 t, volume qui est écoulé sur le marché français, soit réévalué de 15 % (+0,20 €/kg). »
En 2010, les producteurs ont fait des efforts pour aider les transformateurs à promouvoir leurs ventes à l'exportation. Ils ont aussi livré 11.234 tonnes de petits fruits en acceptant qu'ils ne leur soient pas payés, et ont observé que les entreprises avaient baissé leurs prix de 25 % pour la grande distribution, sans que cela ne fasse vendre un kilo de plus. D'où une certaine exaspération, en amont de la filière !
L'AOPa a déjà commencé à travailler sur une renégociation du prix, mais attend la fin de la récolte pour pouvoir la finaliser. Même si elle reste dramatique pour les producteurs, cette petite récolte pourrait assainir la filière et remettre les compteurs à zéro.