Christian Estrosi (UMP), député-maire de Nice, a suggéré lundi de limiter à 20 % du prix les marges réalisées par la grande distribution sur les produits de première nécessité, dans une proposition de loi qu'il vient de déposer.
Dans un communiqué, M. Estrosi a estimé « nécessaire d'agir rapidement sur le sujet », l'Observatoire des prix et des marges des produits alimentaires ayant révélé récemment que « la grande distribution avait doublé sa marge sur le beurre en dix ans et que les grandes surfaces pratiquent sur les produits les moins chers des marges de 100 % ».
Le texte de l'ex-ministre, soutenu, selon lui, par plus de 80 parlementaires, préconise d'obliger la grande distribution à mettre à la disposition du consommateur un triple affichage (prix d'achat au producteur, prix de vente aux grandes et moyennes surfaces et prix de vente au consommateur).
Il prévoit aussi d'imposer aux grandes surfaces de donner annuellement leur marge nette à l'Observatoire des prix et marges des prix alimentaires.
Enfin, sa proposition vise à fixer aux grandes surfaces une marge maximale de 20 % pour chaque produit de première nécessité figurant sur une liste établie par décret pris après avis du Conseil national de la consommation.
La loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche du 27 juillet 2010 a créé un Observatoire des prix et des marges des produits alimentaires chargé de rendre un rapport annuel au Parlement.
Selon le premier rapport rendu en juin, « les marges brutes de la distribution sur dix ans sont à la fois très confortables et peu influencées par l'effondrement des prix aux producteurs ».
Le rapport conclut que la baisse des prix agricoles bénéficie systématiquement aux distributeurs qui paient moins cher leurs produits et ne répercutent pas pour autant la chute des prix au consommateur.