Quatre groupements de producteurs de porcs, représentant 50 % de la production bretonne, ont lancé jeudi un appel au gouvernement pour qu'il soutienne le projet de reprise de l'ex-abattoir Gad SAS de Lampaul-Guimiliau (Finistère) par d'anciens cadres.
« Ça va être compliqué d'avoir les clés de cet outil sans une médiation du gouvernement », a expliqué à l'AFP Michel Bloc'h, président de Triskalia, l'un des quatre groupements avec Aveltis, Porelia et Syproporc à avoir lancé cet appel.
Sept anciens cadres de Gad SAS ont élaboré un projet de reprise des activités d'abattage de porcs à Lampaul-Guimiliau, après la fermeture du site en octobre par l'entreprise qui a regroupé ses activités à Josselin (Morbihan). Les porteurs du projet dénoncent le refus du groupe coopératif morbihannais Cecab, actionnaire majoritaire de Gad et propriétaire du site, de céder ou louer les locaux.
« Aujourd'hui, il y a un projet – et il n'y en a pas beaucoup en France – de création de 250 emplois qui est sur la table, il n'y a rien à faire, il y a tout, on ne demande pas d'argent, on ne demande rien, on demande juste à avoir la clé de l'outil », a assuré Michel Bloc'h. « On souhaite une médiation dans ce dossier du ministère de l'Agriculture ou du ministère du Redressement productif », a-t-il ajouté. « S'il nous manque un outil d'abattage et de découpe dans le nord du Finistère, ça cassera la dynamique de l'élevage de porcs en Bretagne », a-t-il estimé, disant se projeter à cinq ou dix ans.
Les quatre groupements de porcs représentent une production hebdomadaire de 125.000 porcs abattus, soit 50 % de la production bretonne. Le projet de reprise du site de Lampaul-Guimiliau prévoit la création de 250 emplois avec un abattage de 9.500 porcs par semaine (contre 28.000 par semaine auparavant chez Gad). Les porteurs du projet disposent du soutien des quatre groupements de producteurs, mais aussi d'élus locaux, des chambres d'agriculture, d'industriels privés et coopératifs.