Une manifestation a réuni environ 400 personnes mercredi midi devant l'ex-abattoir Gad SAS de Lampaul-Guimiliau (Finistère) en faveur d'un projet de reprise mené par d'anciens cadres, a constaté un correspondant de l'AFP.
D'anciens salariés, mais aussi des représentants des Bonnets rouges, des commerçants de la commune, des élus locaux ou encore des jeunes agriculteurs sont venus soutenir le projet de reprise d'activités d'abattage de porcs élaboré par sept anciens cadres de Gad après la fermeture du site en octobre par Gad SAS qui a regroupé ses activités d'abattage sur Josselin (Morbihan).
« Ce projet est sérieux et viable, il ne lui manque que la clé (des locaux, ndlr) », a expliqué aux manifestants Jean-Yves Meudec, au nom des porteurs de projet. Déjà, en janvier, les porteurs du projet, dont la CCI de Morlaix, dénonçaient le refus du groupe coopératif morbihannais Cecab, actionnaire majoritaire de Gad et propriétaire du site, de céder ou de louer les locaux.
Les cadres assurent que leur projet est prêt et pourrait générer 250 emplois avec un abattage de 9.500 porcs par semaine (contre 28.000 par semaine auparavant chez Gad). « Si c'est pour refaire un abattoir comme avant ce n'est pas la peine, mais ce projet est intéressant, il ne viendra pas en concurrence avec Josselin », a considéré Jean-Paul Chapalain, président de la CCI de Morlaix.
Les porteurs du projet assurent avoir le soutien de quatre groupements de producteurs de porcs représentant 50 % de la production française, mais aussi d'élus locaux, des chambres d'agriculture, d'industriels privés et coopératifs. « C'est un espoir sérieux, mais il faut rester prudent, le plus dur est d'obtenir les clés », a commenté sur place Olivier Le Bras, délégué syndical FO de Gad. « La Région et l'État ont mandaté une expertise pour vérifier que le projet est fiable et qu'il ne met pas la filière porcine en difficulté », a-t-il noté.
Un premier lot de porcs a été symboliquement livré devant l'abattoir, avec une remise de clés symbolique, mercredi. Les producteur de porcs finistériens sont « sous-payés car il y a des frais de transport importants. Le fait d'avoir un abattoir à proximité permettrait de retrouver le prix juste », a expliqué Yves-Hervé Mingam, le jeune producteur qui a organisé la livraison symbolique du premier lot.