A l'issue des négociations commerciales qui se sont bouclées en février, le géant de la distribution E. Leclerc a décidé de bannir de ses rayons les marques d'un autre géant, celui des produits laitiers, Lactalis (Président, Lactel, Bridel, La Laitière, Roquefort Société, Galbani, Primevère...). C'est chose faite depuis le début du mois dans nombre de magasins.
Le distributeur n'a visiblement pas goûté les prétentions du groupe mayennais. Ce dernier demanderait des hausses de prix « deux à trois fois supérieures à celles de ses concurrents directs ».
Dans des affiches placardées dans ses magasins, Leclerc accuse Lactalis d'« exploiter la flambée des cours des matières premières pour demander des augmentations parfois supérieures à l'impact réel des matières premières sur leur coût de production ».
Le distributeur estime que sa « mission » n'est pas de répercuter des hausses « sans qu'elles soient justifiées » et déclare qu'il ne veut pas « être complice d'augmentations abusives ». En rétorsion, il a déréférencé l'ensemble des produits du transformateur laitier.
Chez Lactalis, « on ne souhaite pas faire de déclarations ». L'objectif est avant tout de renouer le dialogue.
Mercredi dans un communiqué, la FGA-CFDT indique que « tout en prenant acte de la décision du Groupe Lactalis de ne plus livrer ce distributeur, pour cause de désaccord commercial important, (elle) demande expressément à la direction de cette entreprise de prendre toutes les mesures qui s'imposent pour préserver l'emploi, l'activité commerciale et industrielle dans tous les sites et établissements ».
Le syndicat ajoute qu'il « exprime ici l'inquiétude légitime de l'ensemble des salariés de Lactalis pour leurs emplois et leurs conditions de travail, face à une situation dont ils ne sont en rien responsables ».