« La coopérative est allée au-delà de ses métiers. Elle valorise la totalité des produits de ses adhérents, mais aussi l'image des producteurs de porcs auprès du grand public », affirme Jean-Charles Deschamps, vice-président de Cap Seine.
La coopérative a créé avec la société Ikos environnement, spécialisée dans le traitement des déchets, une filiale commune baptisée Capik. Celle-ci vient de mettre en service à Fresnoy-Folny (Seine-Maritime) une unité de méthanisation permettant de traiter 20.000 tonnes par an de déchets organiques, dont 5.000 tonnes de lisier de porc provenant de quatre élevages de la région.
Dans le cadre de la directive sur le bien-être, trois d'entre eux ont prévu de se regrouper afin de créer un atelier de naissage de sept cents truies. « Nous serons à seulement quelques kilomètres du méthaniseur qui assurera le traitement du lisier », souligne l'un des associés.
Consommation de mille foyers
Capik assure donc une prestation de recyclage pour ces éleveurs mais également pour d'autres clients. La société traite en effet les sous-produits agricoles, les déchets de l'industrie agroalimentaire, les invendus de supermarchés ou encore les graisses de stations d'épuration.
Le méthane permet d'alimenter une cogénératrice qui produit 3.200 MWh/an d'électricité vendue à Verdesis, filiale d'EDF Energies Nouvelles. Cela représente la consommation électrique annuelle d'un millier de foyers. L'investissement total de 5,2 millions d'euros se répartit entre 3,2 M€ pour Capik, dont 40 % provenant de l'Etat et des collectivités locales et 2 M€ pour Verdesis.
Des engrais comme sous-produits La chaleur de cogénération est utilisée pour déshydrater les digestats liquides, permettant d'obtenir 1.500 tonnes par an de granulés organiques utilisables comme fertilisant. Le captage et le lavage de l'air de séchage permettent également de récupérer 950 tonnes de sulfate d'ammoniac liquide. La coopérative doit maintenant homologuer ces sous-produits pour les vendre à ses adhérents. |