Olivier Picot, président de la Fédération nationale de l'industrie laitière (Fnil), a lancé mercredi un appel à la raison aux distributeurs. Il dénonce en particulier la guerre des prix que se livrent les enseignes, « une guerre destructrice pour l'amont de la filière laitière. L'emploi industriel va très vite en pâtir ».
Le représentant des transformateurs privés a expliqué que l'augmentation du prix du lait à la production en 2013 s'est traduite par « une facture supplémentaire de 730 millions d'euros pour les transformateurs. Leur résultat net atteint 300 millions d'euros. Les entreprises ne pourront pas supporter seules une nouvelle hausse de cette ampleur en 2014. »
La Fnil considère que l'impasse où se trouvent ses adhérents découle de la loi de modernisation de l'économie (LME) adoptée en 2008. Et que la loi sur la consommation ne changera rien. « Personne n'a trop vu venir les choses. Il n'y a pas eu de catastrophe après le vote de la LME. Carrefour était occupé à autre chose mais, depuis, la distribution s'est mise en guerre. »
Les industriels ne semblent pourtant pas en vouloir à leurs clients. Il est toujours difficile de s'opposer à eux. « Je ne fais pas de reproche à Michel Edouard Leclerc, lance Olivier Picot. Il utilise le dispositif législatif pour gagner des parts de marché. Ce n'est pas à lui que j'en veux, c'est au système. Et il y a la volonté politique de ne pas changer le système. »
Mais alors, quelles solutions préconise la Fnil ? Que les distributeurs acceptent de « faire du commerce, poursuit Olivier Picot. Il ne s'agit pas forcément d'augmenter les prix à la consommation. Il faut que la distribution prenne conscience des enjeux. Serge Papin a commencé. Il faut que les autres enseignes en fassent autant et nous disent comment sortir de l'impasse. »
Les distributeurs en auront-ils la volonté ? Ils mettent régulièrement la défense du pouvoir d'achat en avant pour refuser les hausses de tarifs. Alors, c'est sans doute davantage des producteurs laitiers que les industriels attendent de l'aide. Olivier Picot a d'ailleurs souligné que « les producteurs ne comprendraient pas d'avoir le prix le plus bas en Europe en 2014. » Serait-ce un appel du pied ?
pouvoir d'achat
mercredi 19 février 2014 - 20h25
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