Le PDG de Danone, Franck Riboud, a estimé jeudi que la question du prix du lait, autour de laquelle s'écharpent industriels et grande distribution, « doit être traitée politiquement », à deux jours de l'ouverture du Salon de l'agriculture.
« C'est une problématique qui doit être traitée politiquement », a affirmé ce patron d'une entreprise du CAC 40. « Il y a une guerre des prix terribles » entre les enseignes de la grande distribution et « nous, on est en train de regarder les balles voler », a-t-il dit lors d'une conférence de presse consacrée aux résultats annuels de Danone.
« Il est clair qu'il faut qu'on transfère vers le consommateur » la flambée du prix du lait sur le marché mondial, a-t-il souligné. « On ne peut pas demander à augmenter le prix des matières premières sans une augmentation des prix au consommateur », a-t-il jugé, laissant entendre que le prix payé à l'éleveur ne serait pas réévalué tant que les distributeurs n'auront pas fait un geste.
En 2013, le prix du lait à la production a augmenté de 9 % tandis que, dans les rayons, le prix moyen des produits laitiers a baissé de près de 1 %, selon la Fédération nationale des industries laitières (Fnil) qui a appelé mercredi à une « prise de conscience » de la grande distribution sur les prix du lait en cours de négociation pour l'année à venir.
Les cours du lait flambent en raison de la hausse continue de la demande mondiale – notamment chinoise – en produits laitiers.
Les éleveurs se plaignent, quant à eux, de vendre leur lait à un prix nettement inférieur au marché mondial et demandent aux industriels de réévaluer leurs prix d'achat.
marché mondial
vendredi 21 février 2014 - 14h26
A partir du moment où l'on a accepté la disparition des quotas qui allait de pair avec des prix assez stables, on doit accepter les aléas des prix mondiaux. Malheureusement pour les distributeurs (et les politiques), les prix mondiaux ne sont pas toujours bas; nous sommes dans une dynamique haussière en produits laitiers et les distributeurs n'auront pas d'autre choix que d'accepter les hausses. Sinon, les transformateurs se tourneront vers les marchés mondiaux, plus rémunérateurs. Ceci, au grand dam des pouvoirs publics, qui étaient trop contents de limiter les hausses des prix afin de satisfaire le pouvoir d'achat des consommateurs.