Les éleveurs de la FNSEA vont s'inviter dès mardi aux négociations entre transformateurs et distributeurs et tenter d'obtenir une hausse des prix du lait pour 2014, a annoncé lundi un de leurs dirigeants.
« Dès demain matin, nous allons nous inviter au box des négociations entre distributeurs et transformateurs » et tout particulièrement chez Leclerc et à Carrefour, a annoncé lundi au Salon de l'agriculture Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), branche spécialisée de la FNSEA.
L'idée est de « ne pas rester à côté de ces négociations » qui doivent s'achever jeudi parce qu'il « faut qu'on sorte de cette spirale à la baisse ».
« On a besoin de savoir pour voir quelles suites donner à tout cela. Parce qu'il y a des éleveurs qui sont dans les starting-blocks », a complété Jean Turmel, secrétaire général adjoint.
Les éleveurs laitiers avaient déjà appelé samedi la grande distribution à la responsabilité, avant la fin des négociations commerciales jeudi sur le prix du lait pour l'année à venir.
« Cette année, il faut que la grande distribution soit responsable. Et il faut que les choses évoluent (sur le prix du lait). C'est l'enjeu des négociations commerciales qui finissent jeudi », avait expliqué à l'AFP Thierry Roquefeuil.
La guerre des prix, notamment sur le lait, entre les distributeurs, qui étrangle industriels et agriculteurs, devrait donc à nouveau être au menu du Salon de l'agriculture cette année, qui a ouvert samedi.
Car, face à une forte demande en produits laitiers dans les pays émergents, les cours du lait ont flambé de près de 10 % l'an dernier sur le marché mondial, mais les éleveurs français ne voient toujours pas la couleur de cette hausse.
François Hollande a d'ailleurs été interpellé sur le sujet lors de sa visite sur le salon. « Quand le prix du lait baisse en Allemagne, il baisse ici et quand il remonte en Allemagne il ne remonte pas en France », s'est agacé un éleveur des Pays de Loire. Le président se retourne alors vers son ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, lui disant : « Stéphane faut négocier, faut négocier. »
Sauf que les pouvoirs publics n'ont pas grande marge de manœuvre sur le sujet. « Ça relève de la négociation commerciale », a rappelé Benoît Hamon, ministre de la Consommation, interrogé par l'AFP.
Néanmoins, le ministre assure qu'il « travaille à ce que cette hausse des cours soit vraiment répercutée » et appelle les enseignes de la grande distribution « à jouer le jeu ».
En 2013, le prix du lait a augmenté de 9 % tandis que dans les rayons, le prix moyen des produits laitiers a baissé de près de 1 %, selon la Fédération nationale des industries laitières (Fnil) qui a appelé elle aussi mercredi à une « prise de conscience » de la grande distribution.