Les syndicats CGT, CFDT, FO des groupes volaillers Doux et Tilly Sabco ont demandé le lundi 15 juillet 2013 aux politiques « d'agir rapidement » pour obtenir une augmentation « franche et significative » des restitutions, les subventions européennes à l'exportation.
« Il y a urgence, il faut se mettre en ordre de bataille, 5.000 emplois directs dans la filière sont menacés », a déclaré lors d'une conférence de presse commune Nadine Hourmant, déléguée de FO chez Doux.
Les syndicats s'exprimaient alors que le comité de gestion européen doit décider jeudi du montant des restitutions à l'exportation du poulet. Le montant actuel de cette subvention est de 108 euros la tonne.
« L'idéal serait de revenir à un montant compris entre 260 et 325 euros, comme par le passé », ont indiqué les syndicalistes des deux groupes volaillers. « Un maintien aux taux actuel, c'est déjà un scénario catastrophe, et on n'ose pas envisager une baisse », a indiqué Corinne Nicole, élue de la CGT chez Tilly-Sabco.
Vendredi, les acteurs de la filière du poulet de grande exportation avaient exprimé leur inquiétude sur la situation économique « qui se détériore rapidement » et demandé une correction du niveau des restitutions.
Réunis au sein du Collectif avicole français, des industriels, des fabricants d'aliments, des producteurs avaient pointé du doigt « l'offre des compétiteurs brésiliens », redoutant une asphyxie économique des entreprises. Les présidents des deux groupes et la FRSEA avaient cosigné cet appel.
« A l'initiative des syndicats, les dirigeants de Doux et de Tilly ont accepté d'établir une stratégie commune, elles se sont engagées à une profonde mutation, mais il faut leur laisser le temps de se restructurer, et en attendant on a besoin des restitutions », a souligné Corinne Nicole, du syndicat CGT de Tilly-Sabco.
« Mais ces restitutions doivent servir à investir, elles ne doivent pas aller dans les poches des financiers », a-t-elle ajouté.
« Ce sont les Brésiliens qui fixent les prix sur le marché du Moyen-Orient », a ajouté Mme Hourmant, soulignant avec les autres syndicats « les distorsions de concurrence dues notamment à la dévaluation de la monnaie brésilienne, une baisse des cours des matières premières et la spéculation des fonds de pension ».
Les trois syndicats ont dénoncé un « attentisme » des politiques depuis l'appel lancé le 16 février 2013 à Châteaulin par la « filière avicole en danger ». Elus, industriels, éleveurs, responsables des groupes volaillers avaient répondu à l'invitation des syndicats mobilisés contre la baisse des restitutions.