Philippe Bizien, le nouveau président du Comité régional porcin Bretagne (CRP), a prévenu, jeudi au Space, qu'« avec un aliment à 300 euros la tonne et qui va probablement augmenter encore un peu, les eleveurs vont avoir besoin d'une nouvelle référence de prix. »
« Le prix de base du porc flirte aujourd'hui avec les 1,75 euro par kilo. C'est bien mais ce n'est pas la panacée, poursuit Michel Bloch, le président de l'Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB). Il nous faut plutôt 2 euros. Le plus important est que les distributeurs acceptent de passer des hausses. » Et Philippe Bizien de compléter que « 25 centimes au Cadran, c'est 2,5 centimes sur la tranche de jambon ».
A la proposition de François Hollande de produire plus mais mieux, Michel Bloch répond que « nous avons montré que nous savons produire mieux. Il n'y a plus de justification environnementale au carcan administratif. Il faut relever les plafonds d'épandage dans les zones d'excédents structurels (ZES) entre 20.000 et 25.000 unités d'azote. Cela permettra aux éleveurs de construire 400 à 500 places d'engraissement et de rapporter de la rentabilité sur l'exploitation. J'espère que le président de la République a compris notre message. »
C'est du « courage » que les représentants bretons attendent des politiques. « La réforme des ZES est proche de l'aboutissement, observe Michel Bloch. La chute de production observée en août pourrait être amplifiée par la mise aux normes du logement des truies. Il faut que les gens augmentent leur production. Car si on reste comme ça, on aura deux abattoir en moins. »
Un élément inquiète les professionnels bretons dans le discours du président de la République. « Il a parlé de temps long en agriculture, rappelle Philippe Bizien. On n'a pas le temps d'attendre. Nos concurrents, eux, ne nous attendent pas. Il nous faut des actes rapides. Il ne faut pas attendre trois ou quatre ans pour agir sinon il n'y aura plus de production porcine en Bretagne. »