Plusieurs dizaines d'éleveurs de porcs, 50 selon les organisateurs, une trentaine selon les gendarmes, filtraient, mercredi matin, les entrées d'une usine de salaisons Aoste, à Maclas (Loire), pour protester contre les importations réalisées par des industriels français.
Venus du Rhône-Alpes et de l'Auvergne avec des tracteurs et remorques, ils se sont placés aux entrées de l'usine de salaisons Justin Bridou pour filtrer les arrivages de marchandises, ne laissant entrer que celles d'origine française.
« Le Groupe Aoste importe beaucoup de matières premières, notamment d'Allemagne, qui pratique un dumping social, ainsi que d'Espagne où les producteurs cassent les prix sur certaines pièces, comme les épaules de porcs », assure Daniel Jacquemin, éleveur dans la Loire.
Le Groupe Aoste a souligné, dans un communiqué que « comme la majorité des intervenants de la filière », il réalise « plus des deux tiers de ses achats en France » et que ceux « hors de France correspondent parfois à une indisponibilité momentanée ou structurelle de certaines pièces ou de qualités spécifiques de viande dans l'Hexagone ».
Il précise en outre que la France est « fortement déficitaire » en « coche » l'un des ingrédients spécifiques du saucisson fabriqué sur son site de Maclas.
« La pression sur les prix concerne tous les intervenants de la filière et il appartient aux organismes compétents d'en discuter au niveau national pour trouver une solution acceptable pour l'ensemble des parties », conclut le communiqué.
L'action des éleveurs, prévue toute la journée, intervient à la veille d'une réunion de l'interprofession porcine (Inaporc) qui doit discuter d'un projet de mention d'origine (VPF, pour viande de porc française) sur les produits frais et les salaisons.
Une revalorisation du prix payé par l'industrie figure aussi parmi les revendications des producteurs touchés par la hausse du prix des céréales servant à l'alimentation animale, selon Daniel Jacquemin.
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