Le président de la Coordination rurale, 2e syndicat agricole, dit comprendre le refus de la coopérative Cooperl et du leader de la viande Bigard d'acheter au marché du porc breton, en raison de la concurrence européenne à laquelle ils doivent faire face.
« Je dénonce cette attitude (...) parce que l'on prend les éleveurs en otages de cette façon-là, mais je ne peux pas la critiquer car je connais la réalité du marché », a réagi auprès de l'AFP Bernard Lannes, pointant du doigt la surproduction porcine européenne. « On a 10% de cochons en trop en Europe », explique-t-il.
Cooperl et Bigard/Socopa, deux des principaux acheteurs du marché (30% des achats), ont de nouveau refusé de s'approvisionner au marché breton jeudi. Ils s'estiment incapables de rester compétitifs par rapport à leurs concurrents européens en achetant le porc à 1,40 euro du kilo, le tarif réclamé par les éleveurs et fixé comme objectif par le gouvernement.
« Le problème est politique », pour M. Lannes, pour qui la seule solution « pour éteindre un peu le feu, c'est de faire du retrait, c'est-à-dire de stocker de la viande ». C'est le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll « qui a les cartes en mains » pour demander des mesures au niveau européen, conclut-il.
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