Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a maintenu le mardi 22 octobre 2013 avoir reçu une offre de reprise partielle du site de Goodyear à Amiens (Somme), en soulignant qu'il lui revenait désormais de la « faire aboutir ». En jeu, l'activité de pneumatiques agricoles.
« C'est une proposition qui a été faite par M. Maurice Taylor (le PDG du groupe américain Titan International) qui est venu me voir malgré les mots durs qu'il avait eus », a déclaré M. Montebourg sur la chaîne de télévision LCP.
« Cette offre a été faite au gouvernement. Elle n'a pas été faite à Goodyear. Donc, je suis dépositaire de cette offre. Ce n'est pas, ni à M. Taylor ni à quelqu'un d'autre, de la commenter. C'est à moi de la faire aboutir et de convaincre toutes les parties prenantes », a-t-il ajouté.
Arnaud Montebourg avait annoncé lundi un retour surprise de Titan dans le dossier Goodyear, affirmant que le groupe américain serait prêt à reprendre 333 emplois sur le site Goodyear d'Amiens Nord, dont le maintien serait garanti pendant quatre ans.
Le groupe Goodyear avait indiqué de son côté n'avoir « reçu aucune nouvelle offre » tandis que Maurice Taylor s'était refusé à confirmer les informations du ministre.
Interrogé sur cet imbroglio, M. Montebourg a trouvé « normale » l'attitude de l'entrepreneur américain. « C'est normal ! Il [M. Taylor] a lui-même un certain nombre de procès qui lui sont faits notamment par les organisations syndicales, donc cela fait partie du jeu. C'est à moi de faire cette proposition et de la faire avancer », a-t-il commenté.
Il a eu en revanche des mots durs pour Goodyear qui, selon le ministre, « ne veut pas entendre d'autre débouché que le licenciement des personnes qui sont concernées ».
Devant le scepticisme des syndicats, le ministre dit avoir demandé à la CGT de le rencontrer « pour que nous puissions en discuter ensemble et avec l'ensemble des parties prenantes ». « C'est aux salariés de nous dire ce qu'ils veulent. Moi, je pense que nous pouvons trouver une paix possible des braves. C'est mieux que rien et moi j'ai besoin de conserver un outil industriel », a-t-il plaidé, insistant sur le fait qu'il voulait « sauver le plus possible d'emplois ».
Goodyear a annoncé, au début de l'année, la fermeture du site d'Amiens-Nord, qui emploie près de 1.200 salariés, dont 700 pour l'activité de pneus agricoles sur laquelle porte l'offre évoquée par Arnaud Montebourg. La direction avait justifié cette décision par la mauvaise santé du marché européen du pneu de tourisme et « cinq années de négociations infructueuses » pour sauver le site menacé depuis 2008.