Quelque 300 salariés de l'agroalimentaire breton bloquaient lundi matin l'aéroport de Brest pour protester contre les lourds plans sociaux frappant leur secteur, à l'appel des syndicats CGT et FO des entreprises Doux et Tilly-Sabco, Marine Harvest et Gad, a constaté l'AFP.
Les manifestants ont d'abord bloqué un rond-point à l'entrée de l'aéroport, avant de se diriger vers le tarmac. Deux vols pour Paris au départ de Brest ont été annulés, ainsi qu'un vol en provenance de la capitale, selon le site internet de l'aéroport de Brest.
Une quarantaine de salariés de la société d'abattage de porcs Gad SAS, où 889 emplois seront supprimés après l'annonce de la fermeture de l'abattoir de Lampaul-Guimiliau (Finistère), figuraient dans les rangs de la manifestation. Quelque 200 autres salariés bloquaient, dans le même temps, un rond-point à Landivisiau, près de l'entreprise Gad, selon FO.
Quelques élus locaux participaient également à la manifestation à l'aéroport, a constaté l'AFP.
Depuis quinze mois dans la région, les mauvaises nouvelles ont frappé l'agroalimentaire, un secteur qui représente avec l'agriculture environ un tiers des emplois en Bretagne.
Les salariés du groupe volailler Doux, qui s'est séparé de son pôle frais à l'automne dernier au prix de la liquidation d'un millier d'emplois, portaient des affiches proclamant « Sauvez nos emplois et l'industrie » ou « Sauvez la filière avicole export ». Ceux du volailler Tilly-Sabco, qui a annoncé récemment devoir réduire sa production de 40 %, brandissaient de leur côté des pancartes « Nous voulons vivre », sous un drapeau de la Bretagne.
« C'est réellement une hécatombe qui est en train de se produire en Bretagne », a affirmé à l'AFP Corinne Nicole, porte-parole de la CGT du groupe volailler Tilly-Sabco. Elle a par ailleurs assuré qu'il fallait s'attendre au total à la suppression de 8.000 postes avec les emplois induits, en plus des réductions d'effectifs dans les quatre entreprises agroalimentaires, situées dans un rayon de 50 km.
« L'aéroport symbolise l'économie de la Bretagne », a expliqué pour sa part Nadine Hourmant, déléguée FO du groupe Doux. « La Bretagne est en train de s'effondrer », a-t-elle poursuivi, ajoutant que « nous sommes cassés par nos emplois et pourtant on veut les garder parce qu'on a rien d'autre ».
Mercredi, c'est Produit en Bretagne (PeB), regroupant quelque 300 entreprises et plus de 100.000 salariés, ainsi que l'Association bretonne des entreprises agroalimentaires (Abea) qui appellent leurs membres à « sonner le tocsin » en faisant résonner leurs alarmes incendie sur les lieux de travail, pour alerter sur la gravité de la situation.