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Agroalimentaire

Le gouvernement propose un « Pacte » pour résoudre la crise bretonne

Publié le mercredi 16 octobre 2013 - 15h51

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Jean-Marc Ayrault a dévoilé mercredi un arsenal de mesures d'urgence, dont une aide financière à la filière agroalimentaire, et d'actions « plus durables » pour tenter de résoudre la crise en Bretagne, sonnée par les plans sociaux.

 

A l'issue d'une réunion « d'urgence » à laquelle ont participé une douzaine de ministres à Matignon, le chef du gouvernement a dévoilé un « pacte d'avenir » pour cette région qui vit depuis plusieurs mois au rythme des fermetures de sites et des manifestations d'agriculteurs.

 

Même si la Bretagne est « dynamique » et dispose « d'immenses atouts », elle « connaît aujourd'hui des difficultés particulières qui se traduisent par beaucoup de souffrance », a reconnu M. Ayrault, évoquant des « milliers d'emplois menacés ».

 

La suppression de près de 900 emplois à l'abattoir Gad de Lampaul-Guimiliau (Finistère) est en effet venu s'ajouter à la fin de la semaine dernière à la liste déjà longue d'entreprises agroalimentaires bretonnes visées ces derniers mois par des plans sociaux.

 

Après de spectaculaires mobilisations lundi à Brest et Morlaix (Finistère) pour défendre ce secteur en détresse, une nouvelle journée d'action était d'ailleurs prévue mercredi à l'appel de Produit en Bretagne, qui regroupe quelque 300 entreprises et plus de 100.000 salariés, et de l'Association bretonne des entreprises agroalimentaires.

 

Parmi les mesures d'urgence, M. Ayrault a annoncé le déblocage de 15 millions d'euros pour venir en aide de la filière agroalimentaire.

 

Le site de l'abattoir Gad de Lampaul-Guimiliau sera, pour sa part, repris par la communauté de communes de Landivisiau (Finistère).

 

Les salariés des entreprises menacées de fermeture se verront en outre proposer un contrat de sécurisation professionnelle renforcé qui garantit le maintien de 97 % du salaire net pendant une année, a annoncé M. Ayrault. Ces salariés feront aussi l'objet d'un accompagnement renforcé et d'un volet formation.

 

Concernant l'écotaxe sur les poids-lourds, qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2014 et contre laquelle protestent les milieux économiques bretons, M. Ayrault a assuré que cette question serait « traitée avec la plus grande attention ». « La Bretagne est une région périphérique, où les distances pèsent plus lourd qu'ailleurs », a-t-il admis.

 

« L'Etat a déjà accordé une réduction de 50 % du montant de cette écotaxe et exclu du réseau taxé la route nationale 164 qui est l'axe vital de la région pour le secteur agroalimentaire », a rappelé M. Ayrault. Il a précisé que les véhicules agricoles ou « affectés à la collecte de lait » seraient exonérés de cette taxe.

 

Le préfet de Région va aussi engager une concertation pour identifier « toutes les situations spécifiques » liées à cette écotaxe, mise en œuvre pour les véhicules de plus de 3,5 tonnes lors du Grenelle de l'environnement organisé par la précédente majorité.

 

Le suivi de ces mesures sera assuré par Gilles Ricono, jusqu'ici directeur de cabinet du ministre de l'Ecologie, Philippe Martin, et qui va rejoindre le cabinet du Premier ministre.

 

Une « mission d'appui » sur le terrain sera composée de hauts-fonctionnaires spécialisés dans le développement agricole, le reclassement des salariés et l'accompagnement économique des entreprises.

 

Pour Guillaume Garot, ministre délégué à l'Agroalimentaire, « l'Etat met les moyens [...], les crédits sont conséquents ». « Le Premier ministre nous a demandé d'aller sur le terrain expliquer ces mesures et les différentes actions », a-t-il dit.

 

A plus long terme, M. Ayrault a assuré qu'environ 100 millions d'euros seraient investis entre 2014 et 2020 pour développer les transports, en particulier la « deux fois deux voies très attendue de la RN 164 ».

 

Pour soutenir les entreprises qui connaîtraient des difficultés de trésorerie, la Banque publique d'investissement (BPI) va aussi « renforcer son action en Bretagne dans les semaines à venir ». La BPI et le Programme d'investissements d'avenir concourent déjà au total au développement économique de la région à hauteur d'environ 1 milliard d'euros.

 

« J'ai confiance dans cette région [...], c'est une terre d'innovation, de courage, ouverte sur le monde mais qui a aujourd'hui, dans cette période difficile, besoin davantage du soutien de l'Etat », a résumé le Premier ministre.

 

Au gouvernement, comme dans les rangs socialistes, on est conscient du danger à laisser la Bretagne plonger dans le désespoir et la colère. Au-delà des enjeux économiques et sociaux, le gouvernement s'inquiète des conséquences dans les urnes en 2014 de la crise bretonne. La Bretagne avait placé François Hollande largement en tête du premier tour de la présidentielle de 2012, avec 31,7 % des voix, loin devant Nicolas Sarkozy (25,6 %) et Marine Le Pen (13,2 %).

 


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jeudi 17 octobre 2013 - 08h50

Est-ce une conséquence des contraintes environnementales? Pour réduire les nitrates on a voulu réduire la production de porcs; du coup le porc breton a été remplacé par le porc allemand. Voila le résultat. Nos brillants politiques auraient dû anticiper ; le problème est qu'ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez; il est a craindre que cette situation ne dégénère au niveau national, surtout si on amplifie les charges environnementales qui vont nuire à l'activité agro-alimentaire, car si on regarde bien, beaucoup de nos productions (porc, volailles, lait, viande, diester, ethanol, protéagineux,...) peuvent être délocalisées.
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