Lors de la présentation de son programme de travail lundi, l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) a précisé que dans le domaine des produits phytosanitaires, deux guides européens devraient être finalisés en 2013 pour renforcer les critères d'évaluation des risques pour les travailleurs agricoles et la santé des abeilles. Ces guides sont réalisés sous l'égide de l'Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments).
Par ailleurs, des travaux sur l'évaluation des risques cumulés des mélanges de substances seront poursuivis par l'agence.
Concernant l'exposition aux travailleurs et les équipements de protection individuelle (EPI), l'Anses précise qu'une convention a été passée avec l'Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture en 2012 afin qu'il réalise une étude décrivant les EPI disponibles sur le marché ainsi que les pratiques réelles des agriculteurs sur le terrain. Sur cette base, les performances des équipements seront ensuite caractérisées. « Les résultats de ce travail sont prévus pour 2013 » fait part l'agence.
Sur le sujet de la santé des abeilles, le collectif d'experts chargé d'étudier les co-expositions des abeilles et des colonies à différents facteurs de stress a été mis en place au début de 2013, pour une période de dix-huit mois. Il fera des recommandations de recherche et de mesures visant à adapter les pratiques agricoles et apicoles. Parallèlement, le programme de surveillance européen de la mortalité et des maladies des abeilles, géré par le laboratoire de Sophia-Antipolis depuis l'automne de 2012, fournira ses premiers résultats en 2013.
Par ailleurs, le renforcement des moyens de contrôle de la chaîne alimentaire est une des priorités de l'Anses pour cette année 2013. Son objectif est de renforcer « les moyens de contrôle et de détection mis à la disposition des pouvoirs publics ». Pour cela, l'Agence veut mettre au point « d'ici à trois ans plus d'une centaine de nouvelles méthodes d'analyse pour les mettre à la disposition des laboratoires opérationnels sur le terrain. » Ces nouveaux outils permettront de caractériser les risques émergents.
« Les efforts porteront notamment sur la détection de virus à l'origine d'intoxications alimentaires, sur l'identification rapide de gènes de virulence de nouvelles souches de bactéries, ou encore de nouvelles modalités de détection de parasites dans les poissons. Concernant les contaminants chimiques, seront développées de nouvelles méthodes permettant de rechercher dans une même analyse plus d'une centaine de pesticides ou de résidus d'antibiotiques. »
Concernant l'antibiorésistance, l'agence devrait publier à la fin de l'année un rapport sur l'évaluation des risques d'émergence de souches bactériennes résistantes aux antibiotiques, liés aux modes d'utilisation de ces molécules en santé animale. L'Anses s'était autosaisie du sujet en 2011, et avait mis en place un groupe de travail à cette occasion.
Ce dernier s'est livré « dans un premier temps, [à] un recensement des usages d'antibiotiques dans les différentes filières, ainsi que des outils de suivi de consommation des antibiotiques et de l'antibiorésistance ». Puis à « un bilan des principales résistances observées dans les populations bactériennes isolées chez l'animal » pour déboucher sur « une évaluation des pratiques en médecine vétérinaire, en identifiant celles qui présentent un risque vis-à-vis du développement d'antibiorésistance. »