Les apiculteurs professionnels, confrontés à un effondrement de leur production, vont à la rencontre du public du 18 au 20 juin pour sensibiliser sur le rôle clé des abeilles dans l'agriculture, en plein débat sur l'impact néfaste de certains pesticides.
« L'apiculture professionnelle affronte une crise sans précédent », résume à l'AFP Henri Clément, porte-parole de l'Union des apiculteurs français (Unaf), à la veille des journées nationales de l'abeille (« Apidays »), qui fêteront cette année les 10 ans du réseau « Abeille, sentinelle de l'environnement ».
Ce réseau est un partenariat avec des collectivités ou des entreprises, qui accueillent toute l'année quelque 400 ruches installées par des apiculteurs de l'Unaf, contribuant ainsi à rapprocher les citoyens des enjeux liés à la bonne santé des abeilles. Pour les « Apidays », ces partenaires co-organisent avec l'Unaf des animations dans plus de 80 villes en France.
Seront gratuitement proposées : récoltes et dégustations de miel, découverte des produits issus du miel et des plantes mellifères, visites de ruchers, projections de films, animations pour enfants, etc. « L'objectif est d'encore mieux faire connaître l'apiculture, dont l'image auprès du grand public a beaucoup évolué ces dernières années, et de parler des problématiques et des enjeux de cette activité », résume Henri Clément.
Néonicotinoïdes et autres...
Le lien entre alimentation et pollinisation des plantes et des arbres par les abeilles sera largement abordé. « Il a été démontré que 35 % de ce que nous consommons requiert une pollinisation par des insectes, laquelle est assurée à 80 % par des abeilles », rappelle l'Unaf.
Confrontée à une surmortalité des abeilles depuis de nombreuses années, la production française de miel s'est effondrée, passant de plus de 30.000 tonnes en 1995 à environ 10.000 tonnes en 2014. Les importations de miel ont du coup explosé et s'élèvent désormais à environ 30.000 tonnes.
Les apiculteurs plaident pour une interdiction totale des insecticides néonicotinoïdes, visés par un moratoire partiel au niveau européen. La Commission européenne est en train de faire le bilan de cette mesure appliquée depuis deux ans. Le projet de loi sur la biodiversité, dont le vote en séance plénière vient d'être reporté à l'automne, contient une disposition interdisant à partir de 2016 tous les néonicotinoïdes en France.
Les colonies d'abeilles sont aussi victimes du frelon asiatique, de parasites et de la destruction de la biodiversité par le développement de la monoculture, estime-t-on généralement.