« C'est sûr, selon Jacques My, directeur de l'Union des entreprises pour la protection des jardins et des espaces publics (UPJ). L'amendement à la loi sur la transition énergétique pour avancer au 1er janvier 2016 l'interdiction de la vente en libre-service des produits phyto (hors produits de biocontrôle) aux particuliers sera bien déposé en juillet. Il y a de fortes probabilités pour qu'il soit adopté. » Sauf nouveau coup de théâtre.
C'est ce qu'avait annoncé Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, le 14 juin 2015 et qui avait fait grand bruit. Dans cette annonce et cette « mise en scène » chez Jardiland deux jours après, l'UPJ regrette notamment le clivage entre produit naturel et produit de synthèse. « Dire "le chimique, ce n'est pas bon et le naturel, c'est bon ", ce n'est pas vrai, conteste l'UPJ. Il est préférable de s'attacher au classement toxicologique et écotoxicologique des produits plutôt qu'à leur origine, de synthèse ou naturelle. Par ailleurs, la protection de l'environnement ne se fera pas par le tout-naturel. Le chimique doit être une solution complémentaire des produits de biocontrôle. Dans un contexte d'émergence constante de nouveaux ravageurs, et sachant qu'il faut dix ans pour développer un nouveau produit, se passer complètement de l'utilisation des produits phytos n'est pas possible. » C'est pourtant ce qui attend la filière du jardin d'ici au 1er janvier 2022 d'après la loi Labbé (mais dès le 1er janvier 2017 pour les espaces verts des collectivités).
Une proposition en trois temps
Les firmes ont commencé à se préparer à ce défi car dans le projet de plan Ecophyto 2, il était question d'interdire la vente en libre-service des produits phyto à partir du 1er janvier 2018, et non 2016 comme désiré par la ministre. L'UPJ a donc réagi à ce projet du plan Ecophyto par une proposition en trois temps :
1. Vendre les produits de jardin dans un espace réservé. Seuls les produits ne disposant pas de pictogramme de danger pourraient être mis en libre-service.
2. Pour les fabricants, développer et mettre sur le marché de plus en plus de produits ne présentant pas de risque pour la santé ou l'environnement.
3. Favoriser la pédagogie auprès des jardiniers amateurs. Le jardinier comprendra de lui-même qu'il existe des produits moins dangereux en libre-service et se détournera naturellement des produits ayant un classement.
Enfin!
jeudi 25 juin 2015 - 22h28
Mieux vaut tard que jamais! Cette décision était vraiment urgente!