Dans un communiqué du 28 octobre 2015, les pomiculteurs jugent l'attitude de Greenpeace ces derniers jours incompréhensible : « Par sa nouvelle action contre Leclerc, l'ONG laisse entendre qu'il existe un lien entre la guerre commerciale que se livrent les enseignes et les conditions de production des fruits et légumes, et notamment des pommes. »
« On ne peut pas laisser dire que sur les questions phytosanitaires, les producteurs seraient soumis à la pression sur les prix imposés par les grandes enseignes », s'insurge Daniel Sauvaitre, président de l'Association nationale pommes poires (ANPP).
Le marché de la pomme est soumis à la loi de l'offre et de la demande. Les prix fluctuent en fonction des années et d'un grand nombre de paramètres. Contrairement aux propos de Greenpeace, les conditions de production sont déconnectées des niveaux de prix.
Dans son communiqué, l'ANPP indique aussi que depuis de nombreuses années, les pomiculteurs ont mis en place des méthodes de production alternatives permettant d'intervenir le moins possible. « Dans son dernier rapport, Greenpeace reconnaît lui-même que les pommes européennes sont saines et qu'elles respectent la règlementation », ajoute l'association de producteurs.
Par ailleurs, l'association de producteurs stipule que depuis des mois elle propose à Greenpeace de venir sur le terrain, en verger, se rendre compte de la réalité de la dynamique de progrès des pratiques arboricoles, invitations restées à ce jour sans réponse.
De plus, un symposium prévu le 19 novembre au Parlement Européen coorganisé par Greenpeace sur le sujet de la réduction de l'usage des pesticides avait prévu initialement une intervention de Daniel Sauvaitre pour expliquer l'évolution des pratiques dans les vergers écoresponsables français mais il a été finalement « blacklisté » par Greenpeace.
Au final, le 27 octobre, Greenpeace a finalement levé le blocage de la centrale d'achat toulousaine (Socamil) de Leclerc. Dans un communiqué, l'ONG indique que l'enseigne s'engage via la Socamil à « créer une Commission, composée de plusieurs adhérents, de sa responsable qualité et de producteurs locaux » qui « rencontrera dans les prochains jours une commission de travail de Greenpeace afin d'élaborer ensemble un plan d'action visant à réduire fortement l'usage des pesticides dans l'agriculture. »