L'installation et le fonctionnement des zones tampons humides artificielles (ZTHA) a fait l'objet d'un rapport corédigé par l'Irstea et l'Onema, sur la base d'un cas pratique réalisé à Rampillon, dans la Seine-et-Marne.
Le principe d'une ZTHA est de réduire de 50 % les résidus de pesticides ou de nitrates dans les eaux de drainage d'une parcelle avant leur retour dans un cours d'eau, via une collecte dans un bassin de rétention durant sept jours.
Le rapport détaille en sept étapes la mise en œuvre d'une ZTHA, reprenant les phases avant, pendant et après la construction. Dans les premières étapes que sont le diagnostic hydrologique, la localisation et la conception, les auteurs apportent des précisions techniques importantes, telles que la taille de la structure qui ne doit pas excéder 1 % du bassin versant. Ce dernier ne doit lui-même pas dépasser 10 à 100 ha, sous peine d'observer une dilution des pesticides.
Une implantation différente en fonction des résidus à traiter
Le rapport précise également la manière de concevoir le bassin de rétention selon sa fonction. Ainsi, s'il est destiné à réduire les résidus de nitrates, il doit être monté en série sur le réseau de drainage, alors qu'il sera en parallèle de ce dernier s'il est destiné aux pesticides. Le fonctionnement des vannes d'entrée et de sortie est également passé en revue.
La réglementation et le coût de construction font l'objet de points spécifiques. Le rapport indique que l'opération pilote de Rampillon a coûté 144 €/ha cultivé, mais que de telles structures peuvent être éligibles à des aides type MAEC.
Une étape complète de la mise en œuvre d'une ZTHA est consacrée aux plantations à entreprendre pour optimiser le fonctionnement du bassin. La végétation doit être immergée, semi-immergée et émergée. Elle a de nombreux rôles, dont celui de base pour les micro-organismes qui serviront à la dégradation des matières dans l'eau.