« En 2011, les vergers de pommiers des principaux bassins de production ont reçu en moyenne 35 traitements phytosanitaires : 22 contre les maladies fongiques, la tavelure notamment, 9 contre les insectes ravageurs, 2 contre les mauvaises herbes et 2 pour réguler la charge en fruits des arbres », indique le ministère de l'Agriculture dans une publication Agreste Primeur mise en ligne le 2 avril 2015.
Pour mémoire : la pomme est la première production fruitière nationale et constitue un enjeu important du plan Ecophyto. Le nombre total de traitements varie cependant selon le niveau des pressions parasitaires, de 27 en moyenne dans le bassin de production du Nord/Nord-Ouest à plus de 40 dans celui du Centre/Ouest.
Pour raisonner l'application des traitements phytosanitaires, les arboriculteurs disposent de plusieurs sources d'information. Ils sont huit sur dix à lire les bulletins de santé du végétal, qui les alertent sur les risques parasitaires. Un sur deux utilise les conseils de fournisseurs de produits phytosanitaires. Néanmoins, plus de quatre pomiculteurs sur dix appliquent les traitements selon un calendrier pré-établi.
Tavelure
Quel que soit le bassin de production, les traitements pour lutter contre la tavelure représentent la grande majorité des traitements fongicides-bactéricides. La maîtrise de la tavelure apparaît donc comme un enjeu important pour les pomiculteurs. Certaines mesures préventives peuvent d'ailleurs permettre de limiter l'impact de ce champignon.
Lorsque ces mesures préventives (cuivre, broyage des feuilles...) sont mises en œuvre, 50 % des arboriculteurs considèrent qu'elles ne sont pas de nature à diminuer le nombre de traitements phytosanitaires, 30 % qu'elles permettent une réduction de 1 à 2 traitements, et 20 % une réduction de plus de 2 traitements.
Carpocapses et pucerons
Quel que soit le bassin de production, les carpocapses et les pucerons font partie des principales cibles des traitements insecticides-acaricides. Mais là aussi, les arboriculteurs emploient des mesures prophylactiques comme les traitements à l'argile contre les pucerons, les filets contre protéger des piqûres de carpocapse ou encore la confusion sexuelle, qui est la pratique la plus largement adoptée.
Autres mesures de prévention adoptée, l'enherbement volontaire des vergers, qui permet de réduire le nombre des traitements. La quasi-totalité des vergers de pommiers sont enherbés. Le maintien d'un enherbement facilite l'entretien du sol et en favorise la biodiversité. Dans 88 % des cas, il s'agit d'un enherbement entre tous les rangs. L'enherbement sous le rang est moins fréquent car il peut engendrer une concurrence pour l'eau et l'azote, notamment pour les jeunes arbres.
L'éclaircissage, manuel plutôt que chimique
Avec un à deux traitements en moyenne selon les bassins de production, les régulateurs de croissance, pour réduire la charge en fruits, sont peu utilisés. En revanche, près des deux tiers des arboriculteurs font une opération manuelle d'éclaircissage.