A la lecture du projet de réforme de la Pac post-2013, Jeunes Agriculteurs (JA) se réjouit des « bonnes intentions » de la Commission. « Nous ne sommes pas naïfs pour autant, a souligné jeudi Jean-Michel Schaeffer, président du syndicat. Tout reste à construire et les choix nationaux seront cruciaux. »
JA se félicite de l'obligation faite aux Etats d'accorder aux jeunes agriculteurs un complément d'aide dans le premier pilier de la Pac, à partir de 2014. « C'est parce que les représentants des jeunes agriculteurs des 27 Etats membres ont porté ensemble cette proposition que l'on a obtenu de Dacian Ciolos de l'introduire dans son projet de réforme », a souligné Carole Doré, vice-présidente de JA.
L'enveloppe de 2 % est jugée satisfaisante par le syndicat français. Elle devrait être plafonnée (aux 25 premiers hectares en l'état actuel des débats) afin d'éviter toute rente foncière.
« L'objectif est de pousser les jeunes à aller vers des logiques de projet », justifie-t-elle. Selon leurs premiers calculs, elle devrait correspondre à une majoration de 25 % des DPU, soit quelque 2.000 € par an pour chacune des 6.000 installations aidées par an. « Nous serons vigilants dans les mois à venir sur les détails de cette mesure », prévient-elle.
Concernant l'obligation de « verdir » les aides, JA se dit « déçu ». Plutôt que trois mesures aisément applicables sur certains territoires et beaucoup plus difficilement dans d'autres, le syndicat aurait préféré la proposition initiale de la Commission qui consistait à choisir trois pratiques respectueuses de l'environnement sur dix proposées par Bruxelles.
Concernant l'aide de base, qui doit être la même pour tous les agriculteurs d'un pays dès 2014 ou progressivement d'ici à 2019, JA la souhaite « minorée », toujours dans une logique de projet. Mais surtout, le syndicat « en appelle à la responsabilité collective pour ne pas revivre le bilan de santé de la Pac » et ses luttes intestines entre éleveurs et céréaliers, au moment de rapprocher les montants des soutiens.
JA est sceptique sur les mesures de gestion des marchés malgré la reconnaissance des organisations de producteurs et des interprofessions. « La Commission ne se donne pas les moyens de protéger la nouvelle génération. Elle a fait le choix de se reposer sur les acteurs privés sans prévoir de dispositif d'accompagnement. Or les filières ne sont pas prêtes. D'ailleurs, la Commission n'a même pas pris la peine d'évaluer la situation, ou comme nous le préconisions, de mettre en place un observatoire des marchés. »
Visionnez l'interview de Carole Doré, vice-présidente de Jeunes Agriculteurs.