Afin « d'anticiper » la Pac après 2013, la France devrait s'assurer d'un « gain de compétitivité » en « renforçant dès maintenant l’organisation des producteurs » (OP), selon un point de vue de Thierry Merret, président de la FDSEA du Finistère, daté du 15 novembre 2010.
Car selon lui, « c’est aux paysans de se responsabiliser et de s’organiser pour s’immiscer dans les marchés et ainsi contribuer activement à les gérer au mieux ».
Pour Th. Merret, « en plus de pallier les distorsions de concurrence, l’Etat français doit impulser le renforcement du maillon de la production en facilitant la mise en place des OP et AOP » (associations d'organisations de producteurs), car ce sont des « instances reconnues et incontestables, qui permettent une gestion concertée des marchés, tant sur la fixation des prix que sur la gestion des volumes », affirme-t-il.
Thierry Merret demande à l’État le droit d’expérimenter en Bretagne des AOP « afin de gagner en compétitivité [...] au bénéfice du maillon de la production ». C’est pour lui la seule manière d’éviter « la décadence de l’économie bretonne », alors que se dessine le début des discussions sur la Pac après 2013. Mais encore faudra-t-il « établir des règles entre organisations économiques » et « les faire respecter », martèle le président de la FDSEA du Finistère.
Au contraire, la France prend actuellement « le problème à l’envers en voulant imposer, par décret, la signature de contrats-types » entre le producteur seul et son acheteur, « sans avoir au préalable résolu la question fondamentale du renforcement du pouvoir de négociation des producteurs au sein d’OP », déplore Th. Merret.
« Seules les OP, et non pas le ministre, sont à même de négocier collectivement les contrats pour rééquilibrer les relations commerciales avec les acheteurs », conclut-il.