La France élabore un plan de promotion de ses produits agroalimentaires à l'étranger, pour profiter du récent classement du « repas gastronomique des Français » au patrimoine de l'Humanité, ont annoncé, mercredi, les ministres Bruno Le Maire et Pierre Lellouche, en visite au marché de gros de Rungis.
« Il ne s'agit pas de commercialiser le label Unesco », a souligné le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Pierre Lellouche, mais « de l'exploiter intelligemment ».
Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, « veut utiliser la chance » que le repas gastronomique à la française ait été reconnu par l'Unesco « pour défendre les produits de l'agriculture et de l'agroalimentaire français dans le monde ».
Ce plan, qui prévoit notamment une semaine mondiale de la gastronomie française, sera détaillé en janvier, a précisé Pierre Lellouche, lors d'une conférence de presse qui a suivi une visite de deux heures au marché d'intérêt national (MIN) de Rungis (Val-de-Marne), en pleine effervescence à deux jours du réveillon de Noël.
A l'international, douze pays déjà importateurs mais qui conservent un potentiel seront ciblés : « Des pays matures comme l'Allemagne ou les Etats-Unis et des pays émergents comme la Chine, Singapour ou l'Inde », a expliqué le secrétaire d'Etat au Commerce.
L'industrie agroalimentaire française a perdu des parts de marché à l'international, de « 9 % en 2000 à 6,4 % en 2009 », a-t-il rappelé, et passant, depuis 2007, derrière l'Allemagne (7 % en 2009).
En visitant le pavillon de la marée, celui des volailles, celui des fruits et légumes, Bruno Le Maire, a également voulu « défendre la filière agricole française, une certaine qualité de l'alimentation ».
« Vous ne trouverez nulle part ailleurs dans le monde des produits de la qualité de ceux qu'on a vus ce matin, de la volaille de Bresse, des fruits des vergers, des produits exotiques des Dom-Tom », a-t-il ajouté.
Plus gros marché de produits frais au monde, Rungis voit transiter 1,5 million de tonnes de marchandises par an, pour nourrir 18 millions de bouches, dont 11 millions en Région parisienne.
Les clients de Rungis sont des petits commerçants, des métiers de bouche et des restaurateurs, principalement de la région parisienne.
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