Les prix des produits agricoles devraient poursuivre dans la prochaine décennie la baisse amorcée depuis deux ans grâce à l'amélioration des rendements, sans exclure un « choc grave », prévoit un rapport conjoint FAO-OCDE publié le 1er juillet.
L'augmentation des productions grâce à celle des rendements en Asie, Europe et Amérique du Nord et à la conquête de nouvelles terres agricoles en Amérique du Sud, conjuguée à la baisse des prix du pétrole, qui se répercute sur le coût des engrais et de l'énergie, tout concourt à assagir les marchés agricoles, estiment les organisations dans leurs « Perspectives agricoles 2015-2024 » (un résumé est également disponible).
Cependant, les prix agricoles, qui ont commencé à baisser globalement depuis près de deux ans, « devraient se maintenir à un niveau plus élevé que dans les années qui ont précédé la flambée de 2007-2008 », qui avait provoqué la dernière crise alimentaire en date, selon l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) et l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE, 34 pays).
« Au moins un choc grave dans les dix ans »
Pourtant, cette relative régularité à la baisse ne met pas les marchés à l'abri des secousses, préviennent les deux organismes : entre les variations possibles des rendements, liées au climat, du prix du pétrole et de la croissance économique, « il est très probable que les marchés internationaux connaissent au moins un choc grave au cours des dix ans qui viennent », c'est-à-dire une flambée des cours.
« Nos différents scénarios envisagent une variation moyenne des prix autour de 15 à 20 %, projections de base de la plus grande probabilité. Mais sans exclure que les prix puissent grimper bien plus haut, en raison d'un choc climatique par exemple », indique Boubaker ben Belhassen, directeur de la Division Commerce et Marchés de la FAO, joint à Rome par l'AFP. Pour établir leurs « Perspectives », explique-t-il, les économistes de la FAO et de l'OCDE se fondent sur les capacités de production, les estimations de consommation, les conditions macroéconomiques et climatiques. Mais une sécheresse, comme celle aux Etats-Unis en 2012, peut tout perturber, de même qu'une décision politique de suspendre les exportations.
Plus que jamais, les marchés mondiaux seront alimentés par un club restreint de cinq exportateurs majeurs : Etats-Unis, Union européenne, Russie, Brésil, Argentine.
L'ESSENTIEL PAR PRODUITS
Céréales : le niveau élevé des stocks et la baisse des coûts de production accentuent encore la diminution des prix nominaux des céréales à court terme, mais une demande soutenue et la remontée des coûts de production devraient les faire repartir à la hausse à moyen terme.
Oléagineux : la forte demande de tourteaux protéiques entraînera une nouvelle augmentation de la production. La composante aliment du bétail contribuera donc fortement à la rentabilité globale des oléagineux, et la hausse de la production de soja s'en trouvera de nouveau stimulée, en particulier au Brésil.
Sucre : l'augmentation de la demande dans les pays en développement devrait aider les prix à abandonner leur bas niveau, et entraîner de nouveaux investissements dans le secteur. Le marché sera fonction de la rentabilité du sucre par rapport à celle de l'éthanol au Brésil, premier producteur, et il restera instable du fait du cycle de production du sucre dans certains grands pays producteurs d'Asie.
Viande : la production devrait répondre à un accroissement des marges, la baisse des prix des céréales fourragères étant à même de rétablir la rentabilité dans ce secteur qui a dû composer avec des prix des aliments du bétail particulièrement élevés et volatils pendant la majeure partie de la décennie écoulée.
Produits laitiers : les exportations devraient être concentrées dans les quatre premiers pays d'origine, à savoir la Nouvelle-Zélande, l'Union européenne, les États-Unis et l'Australie, où les possibilités d'accroissement de la demande intérieure sont limitées.
Biocarburants : la consommation d'éthanol et de biodiesel devrait croître plus lentement pendant la décennie à venir. Selon les projections, le niveau de la production dépendra des politiques menées par les grands pays producteurs. Tant que les prix du pétrole resteront bas, les échanges de biocarburants devraient rester modestes en pourcentage de la production mondiale.
beneficiaire
lundi 06 juillet 2015 - 12h25
le premier beneficiaire de ces prix bas, c'est l' ETAT! qu'il assume et vu que nos prix de vente sont ceux de 1980 !! et oui, il faut le dire, que l'état compense INTEGRALEMENT ne serait ce qu'en faisant en sorte que nos charges (salaires, msa, gnr, impots locaux, etc) ne soient pas plus élevées qu'en 1985. de même, que les grandes surfaces ne puissent acheter moins cher qu'au prix de 1980 indexé du coût de la vie depuis 1980. et en ce moment où on parle de la grece (que de la grece) puisque tous les pays de l'UE doivent toucher les mêmes aides (non indemnités) et mêmes prix de vente, que les charges soient les mêmes !!