A l'occasion de leurs journées annuelles, les conseillers d'Offre et Demande Agricole (ODA) ont fait le point sur les stratégies à adopter pour la récolte de 2015. Ils conseillent à leurs adhérents de vendre le colza dans un contexte de marché baissier sur les prochains mois. Quant au blé, les prix sont meilleurs sur les échéances éloignées (2016) et le stockage jusqu'à la nouvelle campagne semble être la bonne option à choisir.
L'abondance de soja au niveau mondial favorise les marges de trituration du soja, au détriment de la trituration du colza. La demande est donc limitée sur la graine de colza. En outre, les prix du baril de pétrole ne donnent pas d'avantages au biodiesel. La demande en huile pour les biocarburants a en effet baissé entre 0 et 2,5 Mt. « Ainsi, malgré un épisode El Niño de forte intensité et une production plus faible que la campagne précédente, le marché dérive à la baisse et la graine est payée plus cher sur le rapproché », a conclu Renaud de Kerpoisson, président d'ODA.
Par ailleurs, contre toute attente, les récoltes en blé sont bonnes, voire exceptionnelles. Les divers éléments climatiques – chaleur et sécheresse en Europe, mer Noire, Canada et Afrique du Sud, et excès hydrique au États-Unis – n'ont pas réussi à perturber les rendements finaux. Et les risques résiduels qui pèsent encore sur la production dans l'hémisphère Sud (Australie et Argentine) sont aujourd'hui limités. Le ratio stock sur consommation est très élevé. « Le plus élevé depuis 6 ans », a affirmé Olivier de la Bourie, conseiller chez ODA. Les prix sont donc bas mais il n'est pas impossible que la France se positionne correctement sur le marché mondial en retrouvant sa compétitivité face à la Russie, l'Ukraine et la Roumanie. De plus, le blé va se substituer au maïs dans les rations animales du fait d'une forte abondance en maïs malgré des mauvais résultats en Europe. Il reste à surveiller les mouvements de la Russie avec la mise en place d'éventuelles taxes ainsi que la parité euro/dollar.