Dans une lettre envoyée le 30 avril 2015 au ministre de l'Agriculture, le président de la FNSEA, Xavier Beulin, s'émeut de la situation des céréaliers et polyculteurs des zones intermédiaires, où « le revenu est inférieur de 30 à 75 % à la moyenne nationale en raison du moindre potentiel des terres ». Il en conclut qu'« il y a donc urgence à rendre la mesure annoncée (mesure agri environnementale adaptée aux zones intermédiaires, NDLR) accessible dès cette année 2015 ».
Pas sûr que cet argument soit « euro-compatible », Bruxelles ayant toujours répété qu'une MAEC (mesure agro-environnementale et climatique) n'est pas un soutien économique. De fait, les montants de prime versés sont censés uniquement compenser les surcoûts induits par un changement de pratiques en faveur de l'environnement...
L'enjeu ici n'est pas tant de proposer un complément de revenu à travers une MAEC, que de permettre aux agriculteurs intéressés de s'engager sans que cela induise forcément une perte de production, donc de revenu. D'où l'adaptation de la MAEC « grandes cultures » aux zones intermédiaires, avec des exigences assouplies en termes de baisse d'IFT (indice de fréquence des traitements) notamment.
« Utiliser la base de données des chambres d'agriculture »
Or les valeurs d'IFT de référence, à partir desquelles se calculent les objectifs de baisse, sont trop élevés, ce qui va « tout simplement rendre la mesure inaccessible et de fait en exclure tous les producteurs », alerte le président de la FNSEA. « Vos services ont admis que les références statistiques officielles en question présentaient un biais et des lacunes », écrit-il. Et pour cause : les valeurs de référence ont été fixées sur la base d'enquêtes téléphoniques réalisées par l'administration. Au bout du fil, les enquêtés ont eu tendance à minimiser leurs pratiques...
Une nouvelle enquête « judicieusement diligentée début 2015 ne sera pas utilisable avant le milieu de l'année 2016 », regrette Xavier Beulin, qui propose d'utiliser, en attendant, « la base de données fiable des chambres d'agriculture appelée Mesp@rcelles ».
Une décision à prendre sans tarder car les projets de territoire, dans lesquels sont proposées les MAEC, sont actuellement en phase de validation dans les régions.
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jeudi 07 mai 2015 - 10h17
Il a raison: souscrire actuellement à ces MAE correspond à un suicide économique. On a l'impression que ceux qui pondent ce genre de papier prennent les agriculteurs pour des idiots. Stop! Messieurs les fonctionnaires achetez vous des bottes et allez faire un stage de six mois en exploitation!!