L'arrivée de Manuel Valls et de Stéphane Le Foll au congrès de la FNSEA, jeudi à Saint-Étienne (Loire), avait été soigneusement préparée la veille : si le Premier ministre ne devait pas être chahuté, les huées ont en revanche salué l'arrivée du ministre de l'Agriculture. Les consignes avaient été passées : chaque évocation de Stéphane Le Foll dans son discours était l'occasion d'une nouvelle salve de sifflements et de commentaires péjoratifs. Une attitude qui a forcément déplu au chef du gouvernement, lequel a fermement appelé au « respect et à l'écoute » lors de son discours.
Huées lors de l'arrivée du ministre de l'Agriculture.
Dans son discours, le président de la FNSEA a listé les motifs de l'insatisfaction de ses troupes, notamment dans la mise en œuvre de la Pac et les normes environnementales, avant de rappeler leurs revendications : du pragmatisme, de la simplification, l'accélération des procédures administratives et de la confiance dans les bonnes pratiques envers les agriculteurs. « Nous sommes les vrais verts », a-t-il rappelé. Il a engagé le Premier ministre à soutenir la profession agricole dans les défis de la compétitivité : la baisse du coût du travail, de la fiscalité, la simplification des contrôles, et à lever les freins à entreprendre.
L'inquiétude des territoires ruraux
Xavier Beulin s'est appliqué à épargner le Premier ministre dans ses critiques, mettant en avant sa mobilisation et son engagement après la manifestation syndicale du 5 novembre. Manuel Valls avait en effet rassemblé cinq ministres sur quatre chantiers, avec des avancées certes, mais obtenues laborieusement, a regretté Xavier Beulin. À savoir : le chantier social, le chantier portant sur les prix avec les relations commerciales, le chantier de l'Ecologie qui cristallise beaucoup d'incompréhension avec l'Administration, et enfin le chantier de l'innovation et de la recherche pour lequel Manuel Valls s'était positionné en faveur de l'avancée des recherches sur les biotechnologies et les OGM.
Xavier Beulin a terminé son discours en faisant part de l'inquiétude des agriculteurs face au redécoupage territorial : les territoires ruraux sauront-ils se faire entendre face aux grandes métropoles des futures régions ? Une question qui attendait une réponse entre les deux tours des élections départementales.