Faisant suite à la table ronde organisée le 10 octobre 2013 par le ministère de l'Agriculture, à laquelle a participé l'ensemble de la filière laitière, l'Organisation des producteurs de lait (OPL, branche de la Coordination rurale) « attend aujourd'hui le repositionnement des industriels laitiers, tant privés que coopératifs », estimant que les laiteries ne font qu'un « semblant d'effort ».
L'OPL rappelle que « la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL) a annoncé que le prix payé en 2013 serait supérieur de 8 % environ à celui payé en 2012, soit de l'ordre de 29 €/1.000 l ». Le syndicat fustige également la Fédération nationale de l'industrie laitière (Fnil, privés), qui « crie avec grand désespoir que le "surcoût" payé aux producteurs suite à la médiation a coûté 600 millions d'euros aux industriels privés. Aucune fédération ne nous dit combien rapportent les exportations du lait spot. »
Or, ce prix est « bien loin de la réalité ». Pour l'OPL, « il manque encore 12 % d'augmentation pour atteindre un prix minimum de 380 €/1.000 l. [...] Il s'agirait là d'un compromis avant d'atteindre les 450 € nécessaires pour couvrir une rémunération normale du travail et des capitaux engagés. » Pour atteindre ce montant, le prix payé en novembre et décembre « devrait s'inscrire autour de 530 € les 1.000 litres », calcule le syndicat. « Au lieu de cela, les prix plongent de nouveau vers les 340 € (même moins pour certaines entreprises). »
« Les producteurs n'en peuvent plus d'être plongés continuellement dans la misère et le mépris par les entreprises qu'ils font vivre. A défaut d'être entendus, ils cèdent au découragement, parfois au désespoir, et lorsqu'ils auront disparu, il sera trop tard pour leurs fournisseurs et leurs clients de se lamenter. »